^{Vue du vernissage de l'exposition Kaléidoscope, le 27 mai à la Casa de Velázquez}

En ce mois où le printemps et l’été se touchent du doigt, nos murs s’emplissent d’une énergie particulière et reconnaissable entre toutes : celle de l’aboutissement d’une année de recherche et de création, de l’arrivée à terme de nombreux projets et des perspectives – nouvelles et prometteuses – qui commencent à se dessiner.

Ainsi, il y a une semaine, nous avons eu le plaisir d’inaugurer, lors d’un événement qui a réuni plusieurs centaines de personnes, l’exposition de fin de résidence des artistes de la 94^e promotion de l’Académie de France à Madrid. Intitulée Kaléidoscope, celle-ci nous propose de découvrir les projets qui se sont déployés durant toute cette année à la Casa de Velázquez. Douze artistes, douze projets et – par conséquent – douze manières de regarder le monde et de s’approprier les grandes questions contemporaines. Une immersion au cœur de la diversité  bouillonnante de la création en résidence que nous vous invitons à découvrir jusqu’au 17 juillet prochain.

Conçu comme un véritable moment de célébration, le vernissage a aussi été l’occasion de décerner la médaille de la Casa de Velázquez à Isabel Muñoz, marraine artistique d’exception qui nous a accompagnés tout au long de cette année.

Une fin de mois qui a également été marquée par notre concert annuel, le mardi 28 mai à l’Institut français de Madrid. Interprété par l’ensemble L’Itinéraire, le programme a permis à un large public de découvrir le travail de nos deux compositeurs résidents actuels : Daniel Alvarado Bonilla qui a notamment présenté la création mondiale Vestigios (tele-radiodifusora nacional), et Bastien David dont nous avons pu entendre, entre autres travaux, une nouvelle version pour violon et alto de la pièce Bec et Ongles. Quelques jours plus tard, le samedi 1^er juin, c’est à Paris que nous retrouvions Bastien David, accompagné cette fois de Vincent Cardoso et Assoukrou Aké, dans le cadre de la Nuit Blanche, en collaboration avec la Fondation Loo&Lou. Sous le titre “Mémoire de l’écho”, l’installation collective a attiré près de 2800 personnes dans le magnifique écrin de la Salle des Gens d’Armes de la Conciergerie.

Porté par ce souffle, le mois de juin s’annonce lui aussi d’une grande richesse !

Avec pas moins d’une douzaine d’événements scientifiques, l’École des hautes études hispaniques et ibériques nous propose un programme aussi varié que passionnant. Outre les séminaires MIAS-EHEHI, la réunion de lancement du programme ANR ECOMED autour des économies méditerranéennes à la fin du Moyen Âge, un nouveau séminaire du programme HIRECOM (Private transimperial law and the expansion of Atlantic Trade, 17^th century) et le colloque conclusif du programme VISMIN, trois rencontres sont à noter tout particulièrement puisqu’elles symbolisent à leur tour l’aboutissement du travail en résidence pour nos chercheurs : les I^res Journées internationales d’Anthropologie de la danse en Espagne coorganisées par Laura Fléty, la table ronde Inégalités coloniales : perspectives croisées (Histoire et Art) pour laquelle Victor Delaporte a étendu l’invitation à deux artistes actuellement en résidence (Assoukrou Aké et Bahia Bencheikh-El-Fegoun) ainsi que le dernier séminaire du cycle proposé par Sara Giardino autour de l’archéologie et l’histoire des religions.

Le mois se conclura avec une rencontre coordonnée par notre directrice des études Gwladys Bernard : les I^res Journées Européennes de l’Archéologie qui se tiendront les 25 et 26 juin. Deux jours d’échanges et de discussions pour revenir sur l’histoire de notre institution, son engagement de toujours en faveur de l’archéologie en péninsule Ibérique et au Maghreb, mais aussi sur les perspectives des douze missions archéologiques soutenues actuellement.

Enfin, l’Académie de France à Madrid nous fera voyager à Ménorque où elle proposera, sous une forme adaptée, Murmures des pierres, l’exposition organisée en nos murs au début du printemps. Comme pour l’édition madrilène, les œuvres de Nicolás Combarro et Regina Quesada dialogueront avec les photographies d’Isabel Muñoz, notre illustre marraine, dans un parcours entre recherche et création que le public pourra découvrir à l’hôtel Can Alberti à partir du 28 juin. Puis, nous vous retrouverons à Marseille pour la désormais traditionnelle session spéciale de la Casa de Velázquez au programme du FID - Festival international de Cinéma Marseille qui, cette année, mettra à l’honneur le travail de la réalisatrice Bahia Bencheikh-El-Fegoun.

Nancy BERTHIER
^{Directrice de la Casa de Velázquez}
 

Les 14 artistes, en résidence à l’Académie de France à Madrid en 2023/24, ont créé chacun un leporello, un livre accordéon explorant les jeux optiques, plastiques et sémantiques de leur projet de recherche. Ces livres-frises, à la fois conceptuels et esthétiques, reflètent l’expression individuelle et graphique de chacun tout en offrant une vision « kaléidoscope » transversale de l’ensemble de la promotion et de leurs œuvres.