^{Vue de la représentation exceptionnelle du Ballet Nacional de España en collaboration avec la Casa de Velázquez, à l'occasion du finissage de l'exposition Embrujo. Los mundos de Miguel de Molina, le 24 octobre dernier, avec Martirio et Raúl Rodríguez à la guitare. (Crédit © Merche Burgos)}

Le mois dernier s’est achevé avec le décrochage de l’exposition Embrujo. Los mundos de Miguel de Molina qui habitait les murs de notre galerie depuis début septembre. Une exposition qui marque le commencement d’un grand programme de recherche lié à l’ouverture des Archives de la Fundación Miguel de Molina et qui se déploiera sous de multiples formes entre la France, l’Espagne et l’Amérique latine. 

Une exposition remarquable, surtout, car elle a permis de faire redécouvrir les multiples facettes du « roi de la copla » à un public nombreux et sous un éclairage nouveau. C’est aussi cette mise en lumière qui a concouru, le 9 octobre dernier, à l’adoption au sénat espagnol d’une motion pour la reconnaissance de Miguel de Molina comme victime du franquisme, ainsi que pour la préservation et l'exposition permanente de son legs. Cette motion, adoptée à l’unanimité, est une merveilleuse démonstration – s’il en fallait encore – de l’impact direct de la recherche en Sciences humaines et sociales sur la société et en faveur de la mémoire historique.

À la clôture de l’exposition, il convient donc d’adresser nos félicitations et remerciements à ses commissaires, et en particulier à Laurie-Anne Laget, que nous avions eu le plaisir d’accueillir en délégation de service l’année dernière, et Stéphanie Demange, membre de la promotion 2024-2025 de l’EHEHI ainsi qu’à Begoña Riesgo, Jean-François Carcelen et Alejandro Salade, président de la Fundación Miguel de Molina. Merci également au Ballet Nacional de España et à son directeur Rubén Olmo avec qui nous avons pu dire au revoir en beauté à cette exposition lors d’une représentation exceptionnelle d’hommage, dont la captation vidéo sera diffusée à la fin novembre.

Pour ce qui est du mois à venir, notre galerie accueillera très prochainement une nouvelle exposition : CASA&CO, qui met en exergue le travail des artistes soutenus par notre programme de bourses en collaboration. Pour des périodes allant d’un à trois mois, toutes et tous ont en commun d’avoir pu développer leurs projets lors d’une résidence à la Casa de Velázquez. Collective et protéiforme par nature, CASA&CO se veut également célébration de ce travail en réseau que nous menons depuis de nombreuses années avec nos prestigieux partenaires français et espagnols autour d’un objectif commun : accompagner les talents émergents pour construire ensemble une vision, nouvelle et audacieuse, de la création contemporaine.

Quant à la programmation scientifique, nous vous retrouverons dès cette semaine à Paris pour le colloque du programme EXHUMA « Vivre et agir avec la médecine légale », et à Madrid avec le congrès international « La Société des Nations. Diplomatie culturelle et coopération intellectuelle en Espagne et dans le monde atlantique ». Nous poursuivrons ensuite avec le colloque « A Geography of (Art) Historians » ainsi que ceux des programmes AMAPOL, PROCURATELES et AMERIC-ANIMAL, pour terminer le mois de novembre avec le dernier atelier doctoral de l’année, intitulé « Des musées (post)coloniaux en Méditerranée ? Muséographies, reconfigurations politiques et fabrique des identités » et porté par le Réseau des études maghrébines (REM) dont la Casa de Velázquez fait partie, avec l’École française de Rome, le Centre Jacques-Berque et l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC). 

Enfin, pour clore ces quelques lignes, et rejointe par l’ensemble de la Casa de Velázquez, je souhaite adresser mes pensées et sentiments les plus sincères à toutes les personnes victimes des inondations qui ont frappé l’Espagne la semaine dernière, ainsi qu’à celles et ceux qui leur prêtent main-forte pour affronter cette terrible épreuve. 

Nancy BERTHIER
^{Directrice de la Casa de Velázquez}

Durant la première moitié du XIXe siècle, l’Amérique latine constitua un laboratoire inédit et fascinant du républicanisme moderne. Ce livre examine comment les transferts intellectuels entre l’Ancien et le Nouveau Monde ont nourri pareille profusion d’idées politiques. La créativité des traducteurs, la circulation des œuvres et l’adaptation des concepts d’une langue à l’autre sont ici à l’honneur. L'analyse des langages politiques se voit ainsi renouvelée et enrichie par l'histoire culturelle de la traduction.

Les 14 artistes, en résidence à l’Académie de France à Madrid en 2023/24, ont créé chacun un leporello, un livre accordéon explorant les jeux optiques, plastiques et sémantiques de leur projet de recherche. Ces livres-frises, à la fois conceptuels et esthétiques, reflètent l’expression individuelle et graphique de chacun tout en offrant une vision « kaléidoscope » transversale de l’ensemble de la promotion et de leurs œuvres.

L’alliance entre la France et l’Espagne au XVIIIe siècle, dont le commerce constituait la colonne vertébrale, amena à la création d’une fonction spécifique : l’agent général de la Marine et du Commerce de France. À l’interface entre le monde politique et les milieux d’affaires, pierre angulaire du réseau consulaire français dans la Péninsule, les onze « hommes de l’ombre » qui ont occupé le poste établi à Madrid entre 1702 et 1793 œuvrèrent à la fois en informateurs, négociateurs et médiateurs. L’étude de ces intermédiaires révèle la complexité des interactions croissantes entre les milieux d’affaires, les relations internationales et l’expertise économique.

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