^{Isabel Muñoz, marraine de la promotion d'artistes 2023-2024, présentant son travail le 28 novembre à la Casa de Velázquez.} 

C’est un fait établi : chaque année entraîne dans son sillage son lot de nouveautés et de défis. Mais il en est qui, plus que les autres, ont vocation à rester gravés pour longtemps dans les esprits. Par leur envergure, leur audace et le vent d’innovation qu’elles ont fait souffler sur nos pratiques habituelles. Sans aucun doute, celle qui s’achève en fait partie.

Les deux grandes expositions qui ont marqué l’automne (Écho(s) à Castres et Diego Velázquez invita a Pablo Picasso... y Carmen Calvo à Madrid) y sont pour beaucoup ! Toutes deux ont contribué à redessiner les contours de notre programmation, nous amenant à réfléchir à de nouvelles approches pour mettre en lumière – de la meilleure manière qui soit – le dialogue interdisciplinaire et intergénérationnel si cher à notre institution. En somme, un passionnant travail de réinvention conceptuelle dont les fruits restent, dans les deux cas, visibles jusqu’à la mi-février.

Un même élan de nouveauté a également été à l’honneur en octobre lors de la journée de présentation de la saison 2024-2025 de ¡Viva Villa! à la Gaîté Lyrique. L’occasion de dévoiler officiellement la métamorphose du festival des résidences d’artistes en une programmation élargie à tout le territoire français et qui se déclinera en une série d’événements dont vous pouvez déjà consulter le calendrier prévisionnel sur vivavilla.info.

Vent de nouveauté également à l’Académie de France à Madrid avec, comme vous le savez, l’arrivée de Claude Bussac comme directrice des études et, pour la première fois, une marraine pour la promotion d’artistes en la personne d’Isabel Muñoz. Prix national de la photographie, récipiendaire de la Medalla al mérito de las Bellas Artes et, depuis cette année, membre de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, chacune de ses visites nous confirme qu'elle est non seulement une artiste remarquable, mais aussi une marraine attentive et généreuse.

Enfin, du côté de l’EHEHI, 2023 a aussi été l’année de lancement du tout nouveau programme DEMIOURGOS - Figures du Démiurge, marquant ainsi le commencement de l’axe de recherche Créativité[s], au sein de notre programme quinquennal. Une ligne de travail inédite qui a pour objectif de promouvoir la double compétence de la Casa de Velázquez en favorisant les actions qui mettent en dialogue les communautés artistique et scientifique de l’institution. Dès janvier 2024, un nouveau programme sera également lancé sous le titre PEPLUM - Le cinéma d’Antiquité ou l’archéologie du temps présent.

En bref, une année riche et stimulante en tous points, qui nous réserve encore quelques beaux moments pour ses dernières semaines.

Tout d’abord, c’est avec grand plaisir que nous pouvons annoncer l’ouverture, pour la deuxième année consécutive, de l’appel à candidature Laine et Création en collaboration avec le Mobilier National et l’ADAGP. Adressée aux artistes des arts visuels de la scène française en milieu de carrière, cette bourse donne lieu à une résidence de trois mois à la Casa de Velázquez pour développer un projet mettant à l’honneur la laine, matière qui unit la France et l’Espagne depuis des siècles. Les candidatures sont à remettre jusqu’au 30 janvier 2024.

Dans le registre des activités parallèles à l’exposition Diego Velázquez invita a Pablo Picasso... y Carmen Calvo, nous accueillerons le 12 décembre Carmen Calvo pour une tertulia autour de son œuvre et de sa carrière puis, le 14 décembre, une présentation du livre Escritos. 1935-1959 de Pablo Picasso récemment publié aux éditions Akal. Organisé par nos collègues de l’Institut français d’Espagne, cet événement sera l’occasion de découvrir la facette la plus littéraire (et probablement méconnue) de Pablo Picasso au travers d’une rencontre avec l'historien de l'art et professeur Miguel Ángel Cajigal Vera (connu dans les réseaux comme El Barroquista) et l'éditeur Jesús Espino Nuño.

Autre annonce qui nous tient particulièrement à cœur : la projection du film La niña del autobús - La vida de Paula Sáez Gordo, también conocida como María del Puig Díaz Ruiz, en la Casa de Velázquez de Madrid de 1936 a 1961. Film réalisé par Éric du Bellay et produit par la Casa de Velázquez, il nous raconte un destin personnel qui se confond avec l’histoire même de notre institution : en 1936, ayant perdu sa mère dans le mitraillage d'un autobus, Paula Navas arrive à cinq mois dans une Casa de Velázquez alors en ruine. Aujourd'hui âgée de 87 ans, elle revient sur les lieux de son enfance pour partager son histoire avec sa famille, en leur montrant cette « maison » qui a été le témoin de sa vie et de ses expériences. Rendez-vous le 16 décembre prochain, à 12h00, au Cine Estudio du Círculo de Bellas Artes pour découvrir cette histoire aussi émouvante que passionnante.

Du reste, et sans plus attendre, je vous laisse à présent découvrir le programme complet du mois de décembre, non sans profiter de ces dernières lignes pour remercier tous nos collègues du Réseau des Écoles françaises à l’étranger pour leur confiance et leur bienveillance tout au long de cette année de présidence du réseau par la Casa de Velázquez. Une année comme une opportunité de réfléchir et de grandir ensemble, une responsabilité autant qu’un honneur qui me revient pour quelques semaines encore avant de passer le témoin à Nicolas Fiévé, directeur de l’École française d’Extrême Orient, pour la présidence 2024.

Belle fin d’année à toutes et à tous !

Nancy BERTHIER
^{Directrice de la Casa de Velázquez}

Découverte par hasard en 1897, puis présentée au Louvre et au musée du Prado, la Dame d'Elche est considérée non seulement comme le chef d'oeuvre de l'art ibérique mais aussi comme une icône identitaire. Écrit par une anthropologue et un archéologue, le présent essai se penche sur les modes de réception de cette sculpture sur le plan historique, idéologique ou artistique. Il analyse les discours et les images qui en ont découlé, pour déterminer les interprétations et les réactions affectives que la Dame a suscitées depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tout en examinant les usages sociaux et politiques de la statue.

Cet ouvrage étudie les relations entre justice et société au Mexique depuis les réformes des Bourbons jusqu'à nos jours, en partant de l'idée d'une dégradation progressive qui semble s'être accélérée au cours des XIXe et XXe siècles. Il s'intéresse aux différents acteurs du système judiciaire, aux méthodes infra-judiciaires de résolution des conflits, et à la vision des plaignants et des criminels, tant dans les grands centres urbains que dans les zones rurales (Chiapas, Yucatan, Zacatecas, la Louisiane espagnole...).