Arnaud EXBALIN
Agrégé et docteur en histoire
Centre d’Études Mexicaines et Centraméricaines Mexico
UMIFRE N°16 - USR Amérique Latine N°3337
Parcours universitaire et expériences professionnelles
2013 Doctorat d’histoire moderne (dir. Brigitte Marin, Université Aix-Marseille et Annick Lempérière, Université Paris 1) : « L’ordre urbain à Mexico. Acteurs, règlements et réformes de police (1692-1794) ».
2014-2011 Professeur d’histoire-géographie en section internationale hispanique au Lycée Maréchal Lannes de Lectoure.
2015-2012 Membre de l’équipe du programme ANR « Systèmes policiers européens, XVIIIe-XIXe siècles » coordonné par Vincent Denis (Université de Paris 1).
2011-2005 Professeur en poste au Lycée Franco-Mexicain à Mexico. Responsable des cours de préparation à l’entrée de Sciences Politiques Poitiers.
2011-2009 Guide et fixeur pour le compte de l’Ambassade de France au Mexique.
2006 Cours de méthodologie et d’historiographie pour des étudiants de licence à l’Université publique de San Salvador au Salvador. Opération de coopération culturelle entre l’Université Lyon II, l’Ambassade de France au Mexique et le CEMCA.
2004 Diplôme d’Études Approfondies d’histoire moderne (dir. Nadine Béligand, Université Lyon II) : « Policer la ville de Mexico au siècle des Lumières ».
2002 Admission à l’Agrégation d’histoire.
Recherches en cours
Les américanistes ont longtemps cru en l’absence de forces spécifiquement dédiées au maintien de l’ordre (autres que les troupes) dans les villes des Indes à l’époque coloniale. L’ordre urbain était alors appréhendé comme le produit de régulations sociales et horizontales diffusées par les différents corps du monde urbain. La « police » était réduite à un terme désignant un idéal à atteindre : idéal de civilisation, idéal de bon gouvernement de la ville.
J’ai pu mettre en évidence la création de nouveaux corps de police à Mexico à la fin du XVIIIe siècle, corps qui attestaient de l’apparition d’une « police moderne » dans la capitale de la Nouvelle-Espagne, et ce, bien avant l’Indépendance du Mexique.
Ces corps se distinguent des traditionnels gardes municipaux ou des auxiliaires des tribunaux de justice (alguazils) : ce sont des agents territorialisés, avec un ressort d’action bien défini, résidant de manière permanente dans leur quartier d’exercice ; ils disposent d’un règlement interne imprimés et de pouvoirs étendus de police, parfois d’un salaire et d’un uniforme ; enfin, ils relèvent d’une autorité unique (le vice-roi). Dans ce nouveau paysage de l’ordre, deux personnages ont attiré mon attention : l’alcalde de barrio (1782) et le sereno (1790). Le premier est une sorte de gardien de la paix qui effectue des rondes régulières pour faire appliquer la législation urbaine : il recense, réalise des plans et rédige des rapports de police ; le second est à la fois garde nocturne, allumeur, sapeur, tueur de chiens.
Ces deux figures m’intéressent car ce sont les ultimes maillons d’une nouvelle verticale du pouvoir instaurée par Charles III, le Conseil des Indes et les vice-rois. Alcaldes de barrio et serenos sont représentatifs des réformes urbaines et policières qui se multiplient alors à la fin du XVIIIe.
Au-delà du cas mexicain, alcaldes de barrio et serenos sont des figures qui se diffusent, de manière concomitante pendant le dernier tiers du XVIIIe siècle, dans l’ensemble des villes des Indes et de la péninsule ibérique : La Havane, Santa Fé de Bogota, Caracas, Santiago de Chile, Buenos Aires, Lima, Guatemala jusqu’à Manille. D’où l’intérêt de questionner les transformations de l’ordre urbain, à travers les subalternes de la police, non pas à partir d’une seule ville, mais de manière comparatiste et à une échelle impériale.
Principales publications
• « El ambulantaje en imágenes: una historia de representaciones de la venta callejera en la Ciudad de México. Siglos XVIII-XXI » avec Martha de Alba, Regina Rodríguez et Olivia Domínguez, Cybergeo, European Journal of Geography, mis en ligne en avril 2007, www.cybergeo.eu/index5591.html
• « Los alcaldes de barrio. Panorama de los agentes del orden público en la ciudad de México a finales del siglo XVIII », Antropología, Boletín oficial del Instituto Nacional de Antropología e Historia, INAH, Mexico, n° 94, janvier-avril 2012, p. 49-59.
• « Perros asesinos y matanzas de perros en la ciudad de México. Siglo XXI-XVIII »”, Relaciones 137, Colegio de Michoacán, hiver 2014, vol. XXXV, p. 91-111.
• « Villes et mondes urbains en Amérique latine au XVIe siècle », chapitre d’un ouvrage collectif coordonné par Guy Saupin, La péninsule ibérique et le monde (1470-1640), Rennes, PUR, 2014.
• Collection de documents pour comprendre les Amériques, vol. 1 (Le Mexique), Mexico, CEMCA/IRD, 2013. Coordination de vingt auteurs en sciences sociales (histoire, géographie, sciences économiques et sociales).
Mots clés
Histoire coloniale, Amériques, Mexico, police, ordre urbain