^{Vue du vernissage de l'exposition Diego Velázquez invite Pablo Picasso... et Carmen Calvo.} 

Le mois dernier, nous vous annoncions l’ouverture de deux expositions mettant l’accent, chacune à sa manière, sur le dialogue entre les disciplines artistiques et ce lien si précieux qui unit les maîtres classiques à la création contemporaine.

Deux expositions désormais ouvertes et que nous vous proposons de visiter jusqu’au mois de février.

À Madrid, c’est l’exposition Diego Velázquez invita a Pablo Picasso... y Carmen Calvo que vous pouvez découvrir dans notre galerie, au cœur de la Cité Universitaire. Sous la forme d’une rencontre fictive entre trois grands noms de l’art espagnol, elle se conçoit comme un déploiement de l’ouvrage publié en coédition avec le Museu Picasso de Barcelona avec lequel la Casa de Velázquez a signé une convention pour des partenariats à la fois scientifiques et artistiques. L’entrée est gratuite sur réservation préalable et des visites guidées, à réserver directement auprès de l’équipe de médiation, sont également proposées afin d’entrer au cœur de cette histoire si particulière de filiation, d’inspiration et d’héritage.

Dans l’écrin sublime du Musée Goya de Castres et à l’occasion de sa réouverture après trois années de travaux, les œuvres de Najah Albukai, Eve Malherbe et Arnaud Rochard entrent en résonance avec les collections permanentes du Musée. La bien nommée exposition Écho^(s) nous propose un parcours à la fois poétique, engagé et baroque qui permettra aux visiteurs de découvrir le travail de ces trois artistes résidents de la Casa de Velázquez en 2021-2022, mais aussi de poser un regard nouveau sur les madones de Zurbarán et Murillo, les terribles Désastres de la guerre de Goya et autres chefs-d’œuvre de l’art espagnol. De même, une convention signée à cette occasion avec le musée permettra des collaborations scientifiques et artistiques avec cette riche institution.

Autre moment fort du mois dernier : l’événement de lancement de la saison 2024-2025 de ¡Viva Villa! Près de 1 200 personnes étaient au rendez-vous à la Gaîté Lyrique pour une journée de programmation dédiée à la création contemporaine. Accompagnés de nos collègues de la Villa Albertine, de la Villa Kujoyama et de la Villa Médicis, nous avons également eu le plaisir d’annoncer les 13 projets qui constitueront les moments forts de la nouvelle formule de cette initiative commune que nous portons ensemble depuis 2016.

L’effervescence continue en ce mois de novembre avec, notamment, une programmation scientifique des plus riches à l’École des Hautes études hispaniques et ibériques, en partenariat avec des universités et centres de recherche français et étrangers prestigieux. Près d’une dizaine de rencontres passionnantes qui nous amèneront à nous pencher sur les études mémorielles (programme HISTEMAL), le bicentenaire de la mort de Rafael Riego (programme AMAPOL), les monarchies ibériques (programme GOUVILES), les correspondances commerciales entre le XVII^e et le XIX^e siècles (programme HIRECOM) ou encore les hypogées préhistoriques. Un vaste éventail disciplinaire, à l’image de la débordante vie scientifique de notre institution, auquel viendront comme chaque mois s’ajouter les séminaires hebdomadaires MIAS-EHEHI, lieux de fécondes rencontres internationales et de fructueux échanges intellectuels, dont l’accès en distanciel permet à un public toujours plus nombreux d'accéder aux thématiques de pointe du Madrid Institute for advanced Study.

En ce qui concerne les appels à candidatures, c’est précisément ceux des programmes longs (Tomás y Valiente et Marcel Bataillon) et courts séjours (Lucienne Domergue – avec l’Institut français d’Espagne – et François Chevalier) de notre Institut d'études avancées qui sont ouverts jusqu’au 30 novembre. Suivant le même calendrier, la campagne de sélection des artistes en résidence pour l’année 2024-2025 est elle aussi ouverte jusqu’à la fin du mois.

Enfin, le 15 novembre, nous aurons le plaisir de proposer à la presse et aux professionnels du milieu culturel madrilène, un événement de présentation de la saison artistique 2023-2024 durant lequel les grandes lignes de notre programmation seront dévoilées. Un événement que nous ne manquerons pas de vous partager sur nos réseaux !

Nancy BERTHIER
^{Directrice de la Casa de Velázquez}

Entre août et décembre 1957, Pablo Picasso s’abandonne à une frénésie picturale qui a donné naissance à Las Meninas : un ensemble de 58 tableaux entre héritage et relecture de l’œuvre de Velázquez. Cet ouvrage en espagnol et français, richement illustré, explique son processus créatif et la relation entre ces deux figures majeures de la peinture espagnole. Avec la participation d’experts de premier plan du domaine des arts visuels et une série de cartes postales créées pour l’occassion par l’artiste Carmen Calvo, il vise également à ouvrir une réflexion plus large sur la création et l’histoire de l’art.

Grande région minière, l’Hispanie romaine a été la principale exportatrice de plomb en Méditerranée entre le IIe siècle avant J.-C. et le Ier siècle après J.-C. Les nombreux lingots provenant en particulier d’épaves sous-marines sont porteurs d’une riche épigraphie qui intéresse tant le domaine de la production que celui de la commercialisation du métal. Pour la première fois, cette documentation est réunie dans un ouvrage et abondamment commentée, croisant sources littéraires, épigraphiques, archéologiques et archéométriques.

Hilarion Roux, banquier marseillais proche des Rothschild, venu en Espagne en 1843 pour la captation de l’argent métal, marié et anobli à Carthagène, fut un pionnier de la minéro-métallurgie espagnole. Il étendit ses activités à l’ensemble de la Méditerranée et fut notamment à l’origine de la réouverture des mines grecques du Laurium avant de connaître une faillite retentissante en 1883. Au-delà de sa trajectoire flamboyante, le marquis d’Escombreras représente un moment exceptionnel de la Méditerranée minière.

L’eschatologie et les discours sur la fin des temps constituent un sujet important de la médiévistique. Dans la péninsule Ibérique, l’étude de Beatus de Liébana a donné lieu à des débats sur l’existence de peurs apocalyptiques liées à l’approche de l’an 800 ou de l’an 1000 ou encore à la suite de la conquête musulmane. Ce livre vise à mieux intégrer la situation ibérique dans un panorama plus large, et à mettre en évidence le caractère savant et la diversité d’une production textuelle et iconographique aux fonctions multiples, qui aborde la fin des temps dans une optique dénuée de toute urgence apocalyptique.

À travers dix poèmes, nous découvrons la vie inédite de La Perra Andalouse, depuis sa conception et sa naissance jusqu'à sa petite mort. Le cinéma, la peinture et la littérature se mêlent librement dans ce projet élaboré par Jaime Narváez, dans lequel la narration créée par l'agencement d'une image avec une autre forme un dialogue entre l'œuvre cinématographique de Luis Buñuel et la peinture de Carmen Ayala Marín. Un livre dans lequel le cinéma, la peinture et la littérature se mêlent librement.