Lise Gaudaire
PHOTOGRAPHIE - ARTS VISUELS
Lise Gaudaire est diplômée de l'École Supérieure d'Art de Lorient en 2007. Après des séries de portraits consacrées à son père paysan, à l’enfance en famille d’accueil et au passage de l’adolescence à l’âge adulte, Lise Gaudaire s’intéresse depuis 2013 aux rapports que l’homme entretient au paysage, à son territoire, à la manière qu’il a de le regarder et de l’appréhender et en particulier à celles et ceux qui le travaillent.
Munie de sa chambre photographique et de son micro, souvent accompagnée de personnes qui vivent et font l’espace rural – paysans, gardes forestiers, techniciens bocages... – elle arpente la campagne. Elle les suit, les enregistre, échange et les photographie, eux et leurs paysages.
Les séries photographiques de Lise Gaudaire, au-delà de leurs dimensions sensibles, s’apparentent ainsi autant à une démarche de type anthropologique qu’à une archéologie du paysage. Outre la photographie, Lise Gaudaire enregistre, filme, glane, écrit... et s’interroge sur la capacité de la photographie à dire ce qui l’entoure, à l’observer et le comprendre.
En 2019, elle reçoit la Bourse d’Aide Individuelle à la Création de la DRAC Bretagne et a bénéficié, en 2020, de deux résidences de création : à la Galerie L’Imagerie à Lannion et au Centre d’Art Contemporain de Pontmain.
EN RÉSIDENCE
Les projets photographiques de Lise Gaudaire prennent souvent le paysage comme sujet principal. Multiple et pluriel, résultat de diverses interventions, il se déploie comme une étendue à arpenter, à explorer, à regarder, à travailler ou à habiter. Tout à la fois lieu de travail, de production et de loisirs, façonné pour et par l’Homme, le paysage est aussi le produit du temps, une accumulation de strates comme un héritage social, économique et culturel qui se donne à lire autant qu’il se donne à vivre.
En Espagne, Lise Gaudaire poursuit ainsi son exploration d’un objet aux contours mouvants. Surgie au détour de conversations avec des agriculteurs lors de précédents travaux, la notion d’oasis devient le fil rouge de ce travail en résidence.
Si de l’Espagne, l’image agricole est souvent celle – vue du ciel – de serres à pertes de vues, cette mer de plastique qui se confronte l’immensité du désert, qu’en est-il de l’oasis ? Territoires protégés, replantés, mis sous cloche, parfois abandonnés par l’homme, ces bulles de culture ont-elles une existence propre dans la péninsule Ibérique ?
En interrogeant l’oasis comme une réalité à part entière du paysage anthropocène, Lise Gaudaire soulève un cortège de questions qui lui servent de balises : où les trouve-t-on ? En ville ? À la campagne ? Qui y travaille, comment et – surtout – pourquoi ? Quel rapport se joue à la terre, au territoire, aux autres, au faire commun et au faire sens ?
Depuis les oasis urbains de Madrid, Grenade ou Valladolid, le projet de Lise Gaudaire à la Casa de Velázquez évolue en cercles concentriques, jusqu’aux plaines d’Almería et autres confins de la péninsule. Sans opposer les types d’agriculture entre eux, il s’agit ici de les observer, de les laisser vivre et se dévoiler sous l’objectif tout en explorant des formes nouvelles d’écriture photographique, plastique et littéraire.
PHOTOGRAPHIE - OASIS - AGRICULTURE - PAYSAGE - L'AUTRE
Crédit photo portrait : © Catherine Duverger