Francisco RODRÍGUEZ TEARE
Vidéo
Francisco Rodríguez Teare est originaire du Chili. En 2018, il obtient un post-diplôme au Fresnoy - Studio national des arts contemporains.
Sa pratique est à la fois ancrée dans le cinéma et les formes expansives de projections. Dans ses productions vidéos, il interroge le monde à travers une multiplicité des regards afin de reconstruire une mémoire à partir de différentes perspectives. Dans son travail, il croise différents axes thématiques tels que l’opacité de la violence, les traces des morts dans le monde des vivants, l’astronomie, l’histoire, la mémoire comme variation du mythe ou encore la survie des êtres dans des territoires violents.
Ses films ont été présentés dans divers festivals et manifestations artistiques, notamment à la Film Society of Lincoln Center, DocLisboa, Courtisane, Shanghai Film Festival, Govett-Brewster Art Gallery, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Birkbeck Institute for the Moving Image, CPH:DOX.
Il a reçu le Grand Prix du court-métrage au Festival de Cine de Valdivia FICV, le Prix du Jury et Prix à la réalisation au Fesancor - Festival Chileno Internacional del Cortometraje de Santiago, le Grand Prix au Latino and Iberian Film Festival at Yale. Il a également été nommé pour le Prix National de Cinéma Pedro Sienna au Chili et il a reçu le Grand Prix Punto de Vista au Festival Internacional de Cine Documental de Navarra.
Projet en résidence
Au XVIème siècle, la ville de Concepción au Chili fut construite en miroir de la ville de Cadix en Espagne. En 1657, un glissement de terrain engloutit la ville et ses habitants. D’aucuns la considérèrent, comme souvent à l’époque, comme une punition divine. La ville fut refondée, une cathédrale bien plus grande fut construite. Pourtant, un deuxième glissement de terrain engloutit de nouveau la ville quelques décennies plus tard. Les urbanistes espagnols comprirent alors que le désastre trouvait en fait sa source dans l’exploitation d’une mine d’argent, située à deux kilomètres de la ville.
À travers une variété d’instruments optiques, le travail en résidence de Francisco Rodríguez Teare consiste en la création d’une cartographie filmée, anachronique et mouvante de l’Andalousie, mêlant au récit de ce territoire celui des « villes-miroirs » construites par les Espagnols en Amérique latine, et les désastres qui les ont avalées.
Au cœur de ce travail, l’histoire évolue comme un miroir déformant. Ce qui se reflète désormais d’un pays à l’autre n’est plus l’urbanisme des villes, mais les catastrophes qui les touchent. Car aujourd’hui, si certaines villes-miroirs d’Amérique latine n’existent plus, leurs modèles espagnols sont à leur tour menacés par de nouveaux dérèglements environnementaux. Une multitude de voix vient ainsi refléter l’histoire déformée de ces villes.