Adrian SCHINDLER

Arts visuels - Photographie

adrianschindler.com


 

 

Adrian Schindler est diplômé de l’Institute for Art in Context – UdK Berlin (2015), de l’ENSBA Paris (2012) et a étudié la performance à la SAIC et au Columbia College Chicago (2011). Depuis 2017 il participe à la Research Platform and Doctoral Practice in Arts à Genève.

Sa pratique protéiforme traite de la relation entre événements historiques souvent traumatiques, production culturelle et idéologie à travers le prisme de récits biographiques ou marginaux. Mêlant la recherche documentaire à la dérive et aux rencontres, il porte son attention sur l’espace public, les institutions et la sphère privée et examine comment les modes de représentation participent à la construction d’identités nationales et affectent les subjectivités.

Souvent collaborative, sa méthodologie explore des modes d’interprétation formelle et performative de documents du passé afin d’en rendre palpables les échos sociaux et politiques dans le présent. Il a longtemps travaillé sur la relation conflictuelle franco-allemande et autour d’une archive photographique familiale de la Seconde Guerre mondiale.

Il a notamment présenté son travail au FRAC Cham-pagne-Ardenne (Reims), Ludwig Forum (Aix-la-Chapelle), La Grande Halle de La Villette (Paris), La Capella, (Barcelone), Mahal Art Space (Tanger), One Gee In Fog (Genève), Galerie Analix Forever (Paris) et La Comédie (Reims). Il a entre autres été résident à Château Nour (Bruxelles), la Casa de Velázquez (bourse d’échange Hangar), Le Centquatre (Paris) et ZK/U (Berlin). En 2017, AKV Berlin publie son livre 
« Itinéraires et détours d’un monument migrant », coproduit par le FRAC Champagne-Ardenne. Depuis 2013, il collabore régulièrement avec l’artiste Eulàlia Rovira.
 

En résidence

Le projet d’Adrian Schindler à la Casa de Velázquez se penche sur l’imaginaire que l’Espagne a forgé au cours des derniers siècles autour de l’Autre marocain.e, arabe ou musulman.e — appelé.e péjorativement « moro/a » — et sur la persistance de régimes de représentation d’origine orientaliste et coloniale dans la société actuelle.

Avec des moyens filmiques, photographiques et graphiques, il examinera l’importante production culturelle qui a alimenté des stéréotypes oscillant entre hantises et fantasmes qui affectent notre rapport à l’altérité. 

S’intéressant depuis longtemps à la figure du fantôme — au sens d’écho de faits historiques douloureux qui habitent le présent —, il mettra en place des situations performatives impliquant acteur.trice.s, chercheur.se.s et activistes espagnol.e.s et marocain.e.s afin de se confronter à ces spectres de façon collaborative, avec la conviction que l’inconnu propre à toute rencontre est un moteur de changement. 

L’axe central du projet est un essai cinématographique qui combinera images documentaires et autofiction, déconstruisant cette iconographie canonique par le biais de récits mineurs habités par les voix et regards des participant.e.s. Il sera filmé dans les villes de Madrid, Barcelone et Tétouan, explorant à la fois l’espace public, la littérature, les arts et la presse d’époque mais aussi la production filmique récente. 

Entre visibilité et opacité, le travail explorera les limites de la représentation à l’heure de questionner la complicité des arts dans la création de cette image de l’Autre. L’enjeu sera à la fois d’exposer les rapports de pouvoir dont participe l’acte de représenter et d’élaborer une méthodologie qui les mette en péril au sein du propre projet.


Crédit photo © Flor Maesen

 

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30/06/2024 - Français