Marine DE CONTES
Cinéma
Après des études de langues, Marine de Contes a suivi des cours de réalisation à Buenos Aires avant d’obtenir, en 2011, le diplôme de montage de l’ECAM à Madrid, ville où elle a vécu pendant presque huit ans.
Au cours de ses études, elle réalise plusieurs courts-métrages documentaires. Elle découvre alors les codes du journal filmé – s’attachant à l’exploration en image du quotidien – puis du documentaire observationnel, sans voix off, ni commentaire, aux frontières de la fiction.
Elle travaille ensuite en Espagne et en France, comme assistante-monteur, sur les films de Javier Rebollo, Jonás Trueba, Lucile Hadzihalilovic, Mateo Gil ou Pablo Berger. Elle a également été chef monteuse, notamment sur les films de Víctor Iriarte, Ludovic Vieuille, une série de Lucie Borleteau, ainsi que de nombreux courts-métrages.
Les Proies (2018), son premier film, produit par l’atelier documentaire, a remporté le prix Louis Marcorelles (compétition française) au Festival Cinéma du Réel. Le film a également été présenté dans de nombreux festivals internationaux: Frames of Representation à Londres, Sheffield Doc Fest , Viennale-Vienna International Film Festival, True/False Film Festival, Ficunam, Art of the Real…
Projet en résidence
Le projet de film développé en résidence par Marine de Contes nous amène sur l’île de la Gomera, dans l’archipel des Canaries. Le silbo, langue régionale de l’île ayant la particularité d’être une langue sifflée, permet aux habitants de communiquer à plusieurs kilomètres de distance. De vallées en sommets, résonnant comme un chant d’oiseau, il s’intègre en parfaite harmonie au paysage volcanique de l’île.
Presque perdu sur plusieurs générations, les efforts constants des enseignants et son inscription au patrimoine immatériel de l’Humanité par l’UNESCO en 2009 ont donné un nouvel élan à ce mode de communication. Aujourd’hui, le silbo se fait entendre aussi bien dans les campagnes que dans les villes, où les citadins ont repris goût au sifflement.
Il n’est pas rare de croiser des groupes d’enfants échangeant malicieusement en sifflant. Ce sont précisément ces jeunes qui seront le sujet central du film. Nouveaux garants d’une tradition ancestrale, Marine de Contes explore ainsi leur relation au bilinguisme et parfois la tension qui en ressort, les contradictions naissantes entre usage du téléphone portable et désuétude du silbo pourtant réactivé de façon institutionnelle. À travers cette langue, c’est aussi la conscience de l’environnement et la question du sentiment identitaire qui transparaît dans le portrait de cette nouvelle génération.
Dans une démarche fondamentalement observationnelle, le film offrira au spectateur une expérience sensorielle et immersive, au cœur des rapports de transmission et des contrastes entre traditions et modernité.
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