Org. : École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid), Maison d’Izieu, Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Centro Sefarad-Israel (Madrid), Museo Sefardí (Toledo), Institut français de Madrid
Col. : Ministerio de Educación, Cultura y Deporte, Ministère des Affaires étrangères et du Développement international, École française d’Athènes, Patrick et Lina Drahi Foundation, Real Fundación de Toledo
Lugares de celebración :
Casa de Velázquez - C/ Paul Guinard, 3 - Ciudad universitaria - Madrid
Museo Sefardí - C/ Samuel Levi, 2 - Toledo
Real Fundación de Toledo - Plaza Victorio Macho, 2 - Toledo
Centro Sefarad-Israel - C/ Mayor, 69 - Madrid
En francés y en español
Conferencias abiertas al público hasta completar aforo
Presentación
La Maison d’Izieu est, avec l’ancien Vélodrome d’Hiver et l’ancien camp d’internement de Gurs, l’un des trois lieux de la mémoire nationale des victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l’humanité commis avec la complicité du gouvernement de Vichy dit "gouvernement de l’État français" (1940-1944), reconnus par le décret du président de la République du 3 février 1993.
Depuis plusieurs années, elle développe des activités à l’échelle européenne, tout particulièrement avec des partenaires en Allemagne, en Italie, en Pologne, en Espagne et en République tchèque autour de projets communs en lien avec la recherche historique, l’étude des traces et des lieux de la Shoah, la mémoire, la construction des mémoires nationales... L’objectif est de travailler ensemble sur une histoire commune et renouveler les formes de la transmission ou les modalités d’apprentissage.
L’idée d’un séminaire sur le sort des communautés sépharades dans la Shoah résulte de l’histoire même de la Maison d’Izieu. Esther, Elie et Jacob Benassayag, Jacques, Jean-Claude et Richard Benguigui, Barouk-Raoul Bentitou habitaient la Maison. Tous furent pris dans la rafle du 6 avril 1944, ils appartenaient à des familles sépharades originaires d’Oran et de Palikao.
En avril 2015, lors d’une réunion au Centro Sefarad-Israel de Madrid, institution espagnole qui œuvre à la récupération du patrimoine historique et culturel de la communauté judéo-espagnole, le projet de séminaire est envisagé. Il rencontre aussitôt un écho très favorable auprès du Musée juif d’Athènes. Les grands établissements de recherche français que sont la Casa de Velázquez à Madrid et l’École française d’Athènes manifestent, à leur tour, leur intérêt et acceptent de s’y associer, ensuite rejoints par l’université Aristote à Thessalonique et les instituts français d’Espagne et de Grèce.
Le séminaire se déroulera en Espagne, du 18 au 25 avril 2017, et en Grèce, du 21 au 29 octobre 2017. Il fait alterner des conférences scientifiques, la visite de sites majeurs du patrimoine sépharade, des soirées culturelles, des rencontres avec des témoins et vise trois objectifs :
- Le premier objectif est l’approfondissement de la connaissance de ces communautés dispersées dans le bassin méditerranéen : Comprendre la formation d’une culture judéo-espagnole dans l’Espagne plurielle du Moyen-Âge, sa survie et ses adaptations dans divers territoires de l’Empire ottoman ou du nord du Maroc après la dispersion de 1492. Faire le point scientifiquement sur des aspects méconnus ou polémiques de la relation entretenue par l’État, en Espagne et en Grèce, avec ces communautés du milieu du XIXe siècle jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale.
- Le deuxième objectif est d’apporter un éclairage sur le destin de ces communautés dans la Shoah : La destruction des communautés juives (sépharade et romaniote) de Grèce, et tout particulièrement celle de Thessalonique. Les actions de sauvetage à l’initiative de diplomates espagnols ou de la Résistance grecque, et les interprétations contradictoires qui en ont été faites dans l’immédiat après-guerre.
- Le troisième objectif est de faire connaître les initiatives récentes, en Espagne comme en Grèce, pour récupérer la mémoire de cette destinée singulière : L’action du Centro Sefarad et de la Red de Juderias en Espagne depuis 25 ans, ainsi que la « normalisation » des relations entre l’État espagnol et les communautés sépharades aujourd’hui (et le sens à donner à ce rapprochement). Les efforts déployés en Grèce depuis 15 ans par les musées juifs d’Athènes et de Thessalonique, et le relais exemplaire de certaines municipalités (Thessalonique principalement). La place faite à l’histoire des communautés juives dans les programmes scolaires et universitaires de ces deux pays.