ABOLITIO - Contexte, axes et objectifs

 

L’objectif du présent projet est de mettre l’accent sur trois temps de recherche :

• compléter la base de données déjà existante, construite sur Filemakerpro, implantée pour le moment à l’UMR 8164HALMA (Lille). Sont déjà en ligne (https://vam-abolitio.univ-lille3.fr/projet.php) les provinces de Tingitane et de Bretagne, mais il reste à dépouiller, saisir, corriger selon les cas le reste de la péninsule Ibérique, les provinces gauloises, l’Italie et les îles et la grande majorité des provinces africaines. Cela nécessite un travail de fond dans les bibliothèques et les centres de recherche spécialisés en épigraphie ;

• organiser des réunions scientifiques permettant d’aborder l’un ou l’autre des thèmes de réflexion nés de l’analyse des documents martelés :  Une dimension antonino-sévérienne : la mémoire condamnée, oubliée voire modifiée/réélaborée des femmes de la domus Augusta ; Les pratiques d’une communication instrumentalisée de la mémoire : les milliaires palimpsestes et la mise en scène topographique de ce discours politique impérial (des uiae de l’Empire aux entrées des cités, en considérant la présence contestée des princes dans ce cadre) ; La dimension mémorielle des cités impériales en fête et des camps militaires : dénomination de cités et de fêtes, des corps de troupe et l’impact d’une politique de l’oubli de mémoire en situation.

• synthétiser, sous la forme d’une publication collective, les acquis méthodologiques.

 

Ces thèmes seront analysés à travers une approche pluridisciplinaire : si les historiens, épigraphistes, forment le groupe de travail chargé du dépouillement, les séminaires seront ouverts aux littéraires, archéologues, historiens de l’art et juristes. Les réflexions méthodologiques permettront de proposer une réunion mettant en parallèles les pratiques antiques et celles relevant d’autres périodes : l’histoire contemporaine est riche de parallèles possibles.

 

Ce programme, prévu sur trois ans (2020-2022), fédère à l’heure actuelle plusieurs institutions partenaires (Université de Bourgogne-Franche-Comté, Université d’Artois, Université de Lille, Casa de Velázquez,  Universidad Complutense de Madrid) ainsi qu’un réseau international de plusieurs chercheurs espagnols, allemands, suisses, italiens tunisiens. Ce projet comprend un volet de recherche et un autre de formation. Au-delà de la publication de données scientifiques nouvelles obtenues grâce à des rencontres, une action de formation doctorale auprès des jeunes chercheurs par le biais d’école thématique est prévue au cours de la 3e année, transdisciplinaire et transpériode : Ecrire la mémoire contrariée des espaces urbains. Topographie, épigraphie et iconographie des traces mémorielles disputées.