LIEU :
- CASA ÁRABE - SEDE DE CÓRDOBA
C/ Samuel de los Santos Gener, 9
Exposition organisée par la Casa Árabe, en collaboration avec la Casa de Velázquez, avec le soutien de l'Institut Français d'Espagne et d'Arts et jardins HDF.
L'eau est l'élément qui nous est le plus proche, l'origine de toutes les villes. Los viajes del agua forment un réseau d’eau souterrain et abandonné, remontant à la fondation même de Madrid par l'émir Mohamed de Cordoue au IXe siècle. Ce système a été utilisé pendant plus d'un millénaire avant d'être délaissé à l'avènement de la révolution industrielle.
La technique appartient à un patrimoine hydraulique issu de la Perse Antique, connue sous le nom de qanât. Il s’agit d’une infrastructure qui exploite les aquifères plutôt que l'eau de surface, donnant naissance à la civilisation des eaux cachées. L'expansion musulmane dans le bassin méditerranéen a été rendue en partie possible grâce aux qanat, créant des écologies de jardin dans des paysages arides et prospérant grâce à une économie horticole.
L'exposition examine cette infrastructure à Madrid, non seulement d’un point de vue technique, mais aussi en examinant l'héritage culturel depuis l'origine de ce réseau, à l’invention du jardin persan jusqu'à son déploiement dans l'Espagne de la Renaissance.
Dans un contexte de crise de l’eau et face au besoin de récits alternatifs, ce travail vise à présenter les savoir-faire anciens, et les mythes qu'elles transmettent, comme des outils à la fois pragmatiques et conceptuels pour relever les défis contemporains auxquels nous sommes confrontés.
Remerciements : Archivo de la Villa, Museo de Historia de Madrid, Cocol Madrid
Vidéo de l'exposition lors de l'édition madrilène au printemps 2024
SARA KAMALVAND
Depuis quinze ans, Sara Kamalvand (Téhéran, 1975) concentre l'essentiel de ses recherches sur les qanats - ou viajes de agua en espagnol -, une ancienne infrastructure d'irrigation souterraine inventée en Iran il y a trois mille ans.
En 2019, bénéficiant d'une résidence artistique à la Casa de Velázquez, Sara Kamalvand a déplacé son regard vers Madrid, dont le sol abrite ce même réseau ancestral et invisible, vestige de sa fondation au IXe siècle sous le califat abbasside.
Aujourd'hui, l'architecte irano-canadienne poursuit cette recherche multi-échelle dans le cadre d'un doctorat artistique intitulé "Les voyages de l'eau : du jardin au cosmique", sous la double tutelle de la Casa de Velázquez et de l'ENSA Paris-Belleville.
