Présentation
Que reste-t-il du fascisme et de ses épigones ? Qu’en est-il des luttes et des mouvements qui s’y opposèrent ?
À l’approche du centenaire de la marche sur Rome, le regard rétrospectif et critique que nous portons sur le xxe siècle nous conduit à le penser, avec Eric Hobsbawm, comme cet « âge des extrêmes », temps d’invention et d’expansion de nouvelles formes et expressions de radicalités politiques génératrices d’une conflictualité exacerbée et totale. Si l’Europe a été le berceau et le premier terrain du fascisme et de fait, de l’antifascisme, force est de constater que ces idées, sans être de purs produits d’exportation, se sont répandues à travers le monde, en particulier en Amérique du Sud. A l’heure de la fachosphère et des nouveaux autoritarismes, notre XXIe siècle peut être un nouvel âge des extrêmes, marqué par un revival des idéologies et luttes du siècle précédent et le développement progressif des démocraties illibérales.
Face en un passé toujours plus d’actualité, ce colloque entend aborder la persistance dans notre quotidien de traces matérielles comme l’émergence de nouvelles expressions d’idéologies et de mouvements quasi-séculaires. Au-delà de traces et réminiscences, ce colloque doit permettre, dans une perspective comparatiste, d’appréhender les héritages et continuités entre les dictatures et les sociétés démocratiques en Europe et en Amérique du Sud. Il invite enfin à penser le rôle des acteurs (pouvoirs publics, société civile) dans l’écriture d’un passé proche et douloureux.