La transition vers la démocratie occupe une place de choix dans l'imaginaire espagnol. Miroir positif de la tragédie représentée par la Guerre civile de 1936-1939, vantée à l'extérieur comme un modèle à suivre, cette transition est devenue en Espagne un mythe fondateur. Réputée pacifique, elle n'aurait pas, ou peu, fait couler le sang. Ce livre souligne pourtant le contraire. À partir de données inédites, il conclut à l'existence d'un cycle de violences qui, loin d'être à mettre sur le seul compte de l'ETA, est imputable à des protestataires de tous bords ainsi qu'aux agents de l'État parfois enclins à la bavure.
Cet ouvrage se penche sur les motivations et les pratiques des acteurs ainsi que sur la réforme du système répressif franquiste, entachée par le recours à la torture ou à la « guerre sale » contre un terrorisme croissant. Il décrypte en outre le poids des imaginaires dans une Espagne traumatisée par un passé douloureux que réactive la violence du présent. Ainsi, en replaçant la violence et sa mémoire au coeur de l'analyse, il contribue à renouveler l'interprétation de cette période clef de l'Espagne contemporaine.
Sumário
LE CYCLE DES VIOLENCES PROTESTATAIRES
I. - La nébuleuse de l'extrême droite
II. - La gauche révolutionnaire
III. - Les mouvements nationalistes radicaux
IV. - Le cycle des violences de la transition
Conclusion. - L'interprétation du cycle protestataire
L'ÉTAT ET LA VIOLENCE
V. - Démocratisation et maintien de l'ordre : le laboratoire des premières années de la transition (1975-1977)
VI. - La démocratie face au terrorisme (1978-1982)
VII. - Les violences policières
VIII. - Des « incontrôlés » aux GAL : la « guerre sale » et le terrorisme d'État
Conclusion. - L'entrelacement des systèmes répressifs
CONCLUSION GÉNÉRALE. RETOUR AU MYTHE DE LA TRANSITION PACIFIQUE
I. - À l'assaut du mythe
II. - Au secours du mythe
III. - L'envers du mythe
Resenha
Témoigner. Entre histoire et mémoire
Nº 119, 2014
La clarté de la démonstration, tout autant que la justesse des analyses, rendent la lecture de cette somme passionnante. Et bien que l’objet d’étude appartienne désormais à un passé en apparence révolu, cette lecture de la transition résonne chez le lecteur contemporain, en écho à une actualité politique qui révèle clairement les limites du « mythe pacifique de la transition ».
Nancy Berthier
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Cahiers de la Méditerranée
Nº 89, 2014
Très richement documenté, comportant de nombreux tableaux et d’intéressantes et fort utiles annexes, croisant habillement les sources publiques, audiovisuelles et orales, de lecture agréable et de composition rigoureuse, le livre de Sophie Baby constitue une référence indispensable sur la transition démocratique espagnole.
Matthieu Trouvé
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La Vie des idées
12 mars 2014
Sophie Baby ébranle ainsi des certitudes, certitudes scientifiques qui continuent d’habiter, peut-être encore pour longtemps, la grande majorité des travaux portant sur cette transition espagnole inaugurée par la disparition du général Franco. Et là est précisément l’intérêt de son livre : évoquer en des termes renouvelés une transition dont on croyait avoir presque tout dit, autorisant par la même l’ouverture d’un espace relativement large de débat et de questionnements.
Sidi N’Diaye
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