Poésie et dissidence à Cuba

Engagement et désengagement des écrivains, de La Havane à Madrid (1966-2002)

  • 38 €
  • 2022
  • ISBN 9788490963746
  • XII-376 p.
  • 17 x 24 cms.
  • Paperback
  • Bibliothèque de la Casa de Velázquez no 84

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Le littéraire et le politique noués sur 40 ans d’histoire cubaine à travers l'évolution d'un groupe de 15 écrivains, depuis leurs débuts dans la revue El caimán barbudo jusqu'à la dissidence, l'exil ou le choix de rester sur l’île, dans les années 1990.

En 1966, sept ans après l’avènement de la révolution cubaine, un nouveau groupe poétique naît autour de la revue El caimán barbudo affiliée au parti communiste de Cuba. Leur écriture est turbulente, originale, alliant adhésion au pouvoir et prise de distance ludique. L’évolution de la liberté d’expression à Cuba, le retentissement national et international de leurs œuvres, pousseront certains sur le chemin de l’exil et de la dissidence, d’autres à trouver une voie singulière sur l’île. En 1996, une dernière tentative de réunion du groupe à travers les pages de la revue madrilène Encuentro de la cultura cubana redessine encore leurs liens. Croisant études littéraires et sciences sociales, ce livre retrace l’histoire inédite de ce groupe durant la seconde moitié du XXe siècle et analyse la manière dont la littérature se réinvente au gré des bouleversements politiques.

Sumário

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE. LES ENFANTS TERRIBLES DE LA REVOLUTION (1966-1970)

CHAPITRE PREMIER. — Aux origines (extra)textuelles du jeu
I. — De 1709 à 1958 : histoire de l’espace littéraire, genèse du soupçon ludique
II. — Entre cage dorée et « champ du doute » : l’autonomie ambiguë des écrivains

CHAPITRE II. — En être ? Les paradoxes d’une avant-garde institutionnelle et la naissance d’un ethos joueur
I. — De la brigade de jeunes écrivains à l’avant-garde officielle : la création de la revue El caimán barbudo
II. — Jouer au jeune rebelle, une identité légitime dans l’espace politique des années 1960
III. — Jeux agonistiques : de la bataille militaire à l’arène littéraire
IV. — Jouer avec les dents. Le poète nouveau : un homme blanc, viril et hétérosexuel

CHAPITRE III. — Marx et la lyre. Le suspect tiraillement du cœur et de la tête
I. — Conjuguer raison marxiste et émotion lyrique, une injonction contradictoire faite aux poètes
II. — Des caïmans bipolaires : la tête et le cœur sur le ring
III. — Éclats de raison et éclats d’émotion : une mythologie ludique de la révolution

CHAPITRE IV. — Les poètes limogés. De l’identité littéraire turbulente à l’identité politique censurée
I. — Fin de partie. Quand l’UJC renvoyait ses écrivains
II. — L’antichambre du cas Padilla : non pas les œuvres mais l’identité politique des écrivains en question
III. — 1971. Le procès des poètes

DEUXIEME PARTIE. CENSURE ET REPRESSION. NE PAS DEVENIR LES VEUVES DU CAIMAN (1971-1990)

CHAPITRE V. — Le jeu réprimé
I. — Les fils de Saturne ? La décennie 1970, l’hiver des écrivains cubains
II. — 1977-1985. Le jeu est-il l’apanage des forts ?
III. — La mort de Nogueras. Resserrement des liens et regain de jeu dans le groupe

CHAPITRE VI. — Trouble dans l’engagement. Barbes postiches et révolution travestie
I. — Le repli du ludique dans la bagatelle ?
II. — Trouble dans le genre et troubles politiques

TROISIEME PARTIE. LE JEU PERDU DE LA REVOLUTION. DU SOUPÇON LUDIQUE A LA DENONCIATION POLITIQUE (1991-2002)

CHAPITRE VII. — Exporter l’histoire du groupe : Las palabras perdidas de Jesús Díaz. Des jeux qui dénoncent
I. — Du ludique au jeu. La transformation d’un ethos en thème dans Las palabras perdidas
II. — Du soupçon à l’accusation : clarté de la critique politique dans Las palabras perdidas

CHAPITRE VIII. — Quand les poètes se mettent hors-jeu. La disparition du soupçon ludique dans le corpus poétique
I. — La révolution littéraire trahie. Perte de foi dans le champ éditorial cubain
II. — Silence ou sensure. L’essouffiement de Guillermo R. Rivera et de Víctor Casaus
III. — Disparition du soupçon ludique et levée de la hache de guerre : l’exil intérieur de Raúl Rivero

CHAPITRE IX. — Du jeu à revendre. Un symbole de désintéressement
I. — Le jeu comme immunité littéraire de l’écrivain dissident
II. — Le jeu comme valeur centrale du sous-champ littéraire cubain en Espagne

CHAPITRE X. — La revue Encuentro de la cultura cubana : la dernière réunion du groupe.
I. — Les longues ombres des vieux poètes. Le groupe, ciment littéraire d’un nouveau projet politique
II. — Littérature et réunion prédémocratique de la nation cubaine

CONCLUSION

Sources
Bibliographie
Biographies indicatives

ONIX 3.0

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