La production sociale des marchés. Agencement, espaces, savoirs
Le développement récent de la sociologie économique a permis de renouveler profondément l’approche traditionnelle des marchés par la théorie de l’action rationnelle. Plus que le marché entendu comme abstraction intemporelle, il s’agira de comprendre des marchés, leur genèse et leur fonctionnement, en imbrication totale avec leurs encadrements, social et culturel. Selon cette perspective, on tendra à configurer les différents marchés (marché du travail, marché de l’art) aux échelles auxquelles ils s’organisent. En second lieu, on insistera sur l’historicité des formes de l’accord, intimement liée aux régimes politiques et économiques, ainsi qu’aux styles dominants qui caractérisent les mondes de l’échange à une époque donnée. Enfin, on analysera les prérequis sociaux des interactions économiques d’échange (troc, commerce, etc…). Traditionnellement, dans les sciences sociales françaises, la question du travail et du métier occupe en la matière une place de choix. De même que le marché renvoie à des acceptions plurielles, la notion d’espace recouvre le jeu des échelles variées, voire encastrées (du local au global), des structures qui articulent les lieux, des distances et des territoires (périmètres de production, zones de transports, aires de chalandises). Enfin, les modalités de la construction de l’information et de la constitution des connaissances économiques permettent de saisir la production et l’incorporation de savoirs pour l’action publique et de savoir-faire à l’oeuvre dans les pratiques gestionnaires.