AMÉRICANIMAL
La colonisation animale du Nouveau Monde (fin XVe- début XIXe siècle)
Présentation
Les Européens auraient-ils pu coloniser les immensités américaines sans l’aide des animaux ? Cette question, a priori anecdotique, doit être prise très au sérieux. Jusqu’à une date récente, le rôle des animaux dans la colonisation des Amériques a été sous-estimé par l’historiographie. Seuls les chevaux et les chiens de guerre ont mérité quelques égards, ne serait-ce que par leur rôle (exagéré ?) dans les conquêtes. En revanche, les cochons, les poules, les brebis, les moutons, les mules et les chèvres – espèces alors inconnues des sociétés précolombiennes – ont été ignorés dans le processus d’imposition d’une culture castillane au Nouveau Monde.
En 1972, Alfred Crosby fut l’un des premiers historiens à s’intéresser à l’européanisation du milieu par les plantes et les animaux, mais il ne consacrait qu’une trentaine de pages à ces derniers. Le collectif AméricAnimal ambitionne de reprendre le dossier ouvert par Crosby en proposant des études de cas inédites centrées sur les Amériques et la péninsule ibérique et abordées dans la longue durée, du XVe au début du XIXe siècle. Comprendre comment se déroula la colonisation animale du Nouveau Monde implique nécessairement d’inclure la péninsule ibérique à l’enquête. Les Espagnes médiévales de la post-Reconquête furent en effet la matrice de sociétés reposant sur l’agropastoralisme extensif, la consommation de viande (en particulier en vieille Castille, Navarre et Asturies), la chasse comme marqueur identitaire de la hidalgía ou encore le dressage de chevaux et de chiens. Cette matrice ibérique a été projetée (et adaptée) dans les territoires outre-Atlantique.
Des historiens, anthropologues, archéologues et historiens de l’art suivront les animaux à la trace dans les archives, les artefacts, les couches stratigraphiques et les biomatériaux pour penser à nouveaux frais les processus complexes de pacification, de peuplement, de colonisation et de valorisation des territoires conquis. Les apports historiques de cette enquête collective pluridisciplinaire fourniront en retour des éléments essentiels de réflexion pour mieux penser des questions sociétales actuelles : les transformations de l’environnement, nos rapports à l’altérité animale, les mutations des régimes alimentaires, la transition énergétique ou encore les violences exercées sur (par) les animaux.
Institutions partenaires :
École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid)
Université Paris Nanterre
Université de Lille
Centre d’ Études en Civilisations, Langues et Lettres Étrangères (CECILLE)
Coordinateurs du projet :
Philippe Castejón (Université de Lille)
Arnaud Exbalin (Université de Paris Nanterre)
Membres de l’équipe :
Daniel Ramirez (Université de Lille)
Baptiste Bonnefoy (Université de Paris Nanterre)
Aliocha Maldavsky (Université de Paris Nanterre)
François Regourd (Université de Paris Nanterre)
Elfie Guyau (Université de Paris Nanterre)
Lise Bernard (Université de Paris Nanterre)
Elise Dufour (Muséum national d’Histoire naturelle)
Aurélie Manin (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)
Alicia Espinoza (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)
Thomas Brignon (Université Clermont Auvergne)
Emmanuelle Perez-Tisserant (Université Toulouse -Jean Jaurès)
Jéronimo Bermúdez (EHESS-CRH)
Antoine Duranton (EHESS-CRH)
Frédéric Spillemaeker (CEMCA-IFEA)
Romuald Housse (CEMCA-IFEA)
Laura Baldacchino (Casa de Velázquez)
Marthe Czerbakoff (Université Bordeaux Montaigne)
Karine Lefebvre (UNAM-CIGA)
Jovanka Spiric (UNAM-CIGA)
Alvaro Melo Rodríguez (UNAM-CIGA)
Maria José Negrete (UNAM-CIGA)
Francisco Quiroz Chueca (Universidad Nacional Mayor de San Marcos)
Cecilia Turin (Universidad Nacional Mayor de San Marcos)
Marina Zuloaga Rada (Universidad Nacional Mayor de San Marcos)
Jimmy Martinez (Universidad Nacional Mayor de San Marcos)
Ernesto Olazo (Universidad Nacional Mayor de San Marcos)
Luis Alberto Rosado (Universidad Nacional Mayor de San Marcos)
Claudia Leal (Universidad de los Andes)
Paula Zagalsky (Universidad de Buenos Aires)
Susan DeFrance (Université de Floride)
Gabriel Prieto (Université de Floride)
Marcy Norton (Université de Pennsylvanie)
KC O’Hara (Université de Pennsylvanie)