Mathieu AGUILERA

Agrégé d’histoire
Sciences Po Paris - Universidad Autónoma de Madrid



 

Parcours universitaire et expériences professionnelles

Depuis 2011 : Doctorat en cotutelle sous la direction de Jean-François Chanet (Institut d’études politiques de Paris) et Juan Pro Ruiz (Universidad Autónoma de Madrid).  
2011-2013 : Doctorant contractuel à l’Institut d’études politiques de Paris (Centre d’histoire de Sciences Po), chargé de conférences de méthode. Co-organisateur du séminaire de doctorants Identités, États et sociétés : péninsule Ibérique et Amérique latine (XIXe - XXe siècles), au  Centre d’histoire de Sciences Po.
2010-2011 : Professeur stagiaire au lycée général et technologique Charles de Gaulle de Poissy (académie de Versailles).
2009-2010 : Master 2 Histoire contemporaine des mondes étrangers et relations internationales de l’Université Paris I – Sorbonne : Les alcaldes de barrio de Madrid (1814-1844). Police urbaine et notabilité de quartier à la fin de l’Ancien régime, sous la direction d’Annick Lempérière (Université Paris I).
2009 : Agrégation d’histoire.
2007 : Diplôme de l’IEP de Paris.
2005-2007 : Master recherche Histoire et théorie du politique de l’IEP de Paris.
2002-2005 : Classe préparatoire Lettres et sciences sociales (B/L) au lycée Saint-Sernin de Toulouse.

Recherches en cours

Compter les Espagnols. Etat libéral, administration locale et recensements de population dans l’Espagne de la seconde moitié du XIXe siècle.

Ma thèse porte sur la réalisation des premiers recensements de population « modernes » entrepris par l’État espagnol dans la seconde moitié du XIXe siècle. L’objectif n’est pas de discuter encore une fois la « fiabilité » ou la « réussite » de ces enquêtes successives, mais bien de questionner leur élaboration théorique et pratique, tout autant que les multiples résistances qu’elles ont pu susciter dans divers secteurs de la société. Nous plaçons donc au cœur de l’étude la multiplicité des enjeux et stratégies qui sont à l’œuvre dans cette opération de connaissance, sa réception et ses usages. Menés de manière simultanée et répétée à l’échelle du territoire péninsulaire à partir du Censo general de población de 1857, plusieurs recensements de la période visent également les provincias de ultramar (Cuba, Porto Rico, Philippines), dans un contexte de redéfinition du pacte colonial. Dès lors que l’on prend la peine de démêler l’écheveau des multiples acteurs impliqués dans la collecte de données numériques et qualitatives sur les habitants d’un territoire fragmenté, se dessine alors les contours d’une pratique de gouvernement à distance.

A partir de l’examen approfondi d’une sélection de fonds provinciaux et municipaux - en péninsule et outre-mer - venant compléter les sources de l’administration centrale et de l’Instituto Geográfico y Estadístico, on cherchera à reconstituer la « chaîne statistique » telle qu’elle fonctionne lors des opérations successives de recensement des populations, depuis les dénombrements réalisés sur la Siempre fiel Isla de Cuba dans les années 1840, jusqu’au censo general de 1900 en Péninsule. Cela afin de mettre à jour certains des fonctionnements locaux de l’administration et du gouvernement des populations, à l’âge de « l’enthousiasme statistique », de la quantification et de la classification des faits sociaux et des personnes. L’approche multiscalaire adoptée doit permettre de confronter le projet d’État porté par une partie des élites gouvernementales à la diversité des ensembles juridiques, politiques et sociaux de l’Espagne isabéline et de la Restauration. En outre, en envisageant conjointement dénombrements coloniaux et dénombrements péninsulaires, nous nous proposons de mettre à l’épreuve la notion d’ « Etat impérial », en questionnant les éventuelles circulations de savoirs sur la population à l’échelle du « deuxième empire » espagnol.

Mots clés

État, XIXe siècle, recensements, statistique publique, enquêtes sociales, catégories sociales, Espagne, Cuba (1837-1898).

PODCASTS
30/06/2024 - Français