Journées des Jeunes Américanistes 2019

Politiques économiques et culturelles en Amérique latine : entre participation, marge et transgression

9MAI - 10MAI 2019
La Paz (Bolivie) - Madrid (Espagne)
École thématique

Org. : Instituto Francés de Estudios Andinos (UMIFRE 17, USR 3337, Lima), Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos (UMIFRE 16, USR 3337, México), École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid), Universidad Nacional de Educación a Distancia (UNED, Madrid), Institut des Amériques
Coll. : Ambassade de France en Bolivie, Instituto Francés de América Latina (IFAL), Cooperación Regional francesa para América del Sur

Lieux:
La Paz – Bolivie
Madrid (Casa de Velázquez) – Espagne




 

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Los pueblos indígenas de América entre la resistencia y la construcción de utopías

Juan Daniel OLIVA MARTÍNEZ

10/05/2019 - 54min 13s - Espagnol
 V

Présentation

Les Journées des Jeunes Américanistes ont pour objectif de favoriser le dialogue international et interdisciplinaire entre jeunes chercheurs d’Amérique latine et d’Europe. Cet événement scientifique permet d’ouvrir un espace d’échange et d’apprentissage sur des questions transversales des sciences humaines et sociales.

L’édition 2019, consacrée à l’étude des politiques économiques et culturelles en Amérique latine : entre participation, marge et transgression, se déroulera simultanément à La Paz et à Madrid, les 9 et 10 mai. Au cours de ces journées, on analysera l’organisation et la circulation des dispositifs de régulation sociale dans les domaines de l’économie et de la culture, et leurs rapports avec les différentes catégories sociales, entre appropriation, résistance et négociation. Il s’agit ainsi de comprendre les dynamiques sociohistoriques de production des politiques publiques et leur réception, en les situant en contexte, et en considérant les différentes échelles auxquelles elles produisent des effets.

Depuis une perspective historique, par exemple, on peut étudier la mise en œuvre de politiques protectionnistes et de régulation pour protéger les productions de l’empire hispanique ou des États indépendants, à différentes époques, du dix-neuvième siècle à nos jours (Marichal, Topik, Frank 2017). Il est également possible d’analyser les conceptions, les catégories et les instruments d’intervention publique (Bourdieu, 2014 ; Thatcher 1998 ; Sabatier et Jenkins-Smit 1993 ; Lascoumes et Le Gallès 2005) ou encore la mise en œuvre concrète de ces mécanismes, les négociations et les marges de manœuvre qui produisent des formes de régulation sociale (Lipsky, 1980 ; Dubois, 2009).

Les politiques économiques et culturelles sont un terrain d’expression des questionnements actuels sur les tensions entre l’ « État » et la « Société », comme sur la pertinence de cette dichotomie. On observe par exemple, un nouveau paradigme de l’action publique, favorisant la participation citoyenne aux politiques publiques. Cependant, cette participation contribue parfois à accentuer et à reproduire des inégalités sociales (Poupeau 2008), ou à réaffirmer des formes de domination symbolique et institutionnelle. Ainsi, il faudra aussi prendre en compte, dans le domaine économique et culturel, les circulations des savoirs, des ressources et des pratiques, qui permettent d’interroger le phénomène de la mondialisation (Dezalay et Garth 2002 ; Sora, 2003).

Plusieurs exemples peuvent permettre d’approfondir ces questionnements, comme les instruments du New Public Management, très utilisés dans les pratiques de gestion des métropoles et des pays émergents (Lorrain 2013 ; Gálvez et Grompone 2017) ou, dans un autre registre, les résistances aux réformes bourboniennes à l’époque coloniale, au cri de « Vive le Roi, mort au mauvais gouvernement ! » (Walker, 1999). On peut également penser aux luttes contemporaines pour la défense des cultures indigènes et à l’impact des politiques culturelles conçues dans le cadre de la coopération avec l’UNESCO (Bustatamente 2014 ; Harvey 2014), ou encore aux relations interétatiques, aux espaces politiques et culturels dans lesquels la définition légitime de la culture et le rôle de l’État sont mis en dispute, tant en Europe (Dubois, 2015), qu’en Amérique latine (García Canclini, 1987). Les politiques économiques et culturelles doivent donc être comprises comme des phénomènes complexes, à la croisée de différents espaces sociaux et à différentes échelles (locale, nationale et internationale). Porteuses d’exigences organisationnelles ou symboliques, ces politiques, négociées, rejetées ou appropriées, peuvent donner lieu à de multiples formes d’infrapolitique (Scott, 2009).

Dans le cadre de ces journées, on s’intéressera en priorité aux études de cas qui permettent de mettre en évidence des exemples concrets de politiques publiques et d’interactions sociales, dans une perspective contemporaine ou historique, dans différents espaces et à plusieurs échelles.
 

Axes de réflexion

Les journées s’organiseront autour de trois axes de réflexion :

 • L’évolution sociohistorique des pratiques de gouvernement et d’intervention publique en Amérique latine à diverses époques. On abordera les évolutions et les logiques de mise en œuvre des politiques économiques et culturelles (Bértola et Ocampo, 2013) par les États. On pourra également étudier les organisations internationales et régionales, qui contribuent à la création de nouveaux modèles.
 • La compréhension des formes contemporaines d’intervention publique, c’est-à-dire l’analyse des politiques publiques dans différents domaines (par exemple : la monnaie, les modèles productifs, l’éducation, le tourisme, les migrations) dès lors que la perspective économique et/ou culturelle est prise en considération.
 • Les interactions entre les logiques « publiques », et divers domaines de la vie sociale que ces politiques prétendent réguler : l’adhésion à un modèle général ou hégémonique, l’application négociée de ces politiques, ou encore les résistances et la création de nouveaux modèles, hors du contrôle étatique.
 

Bibliographie

Bértola, Luis; Ocampo, José Antonio, 2013, El Desarollo Económico de América latina desde la Independencia. Fondo de Cultura Económica, México.

Bourdieu, Pierre, 2014, “Sobre el Estado. Cursos en el Collège de France (1989-1992)”. Anagrama Barcelona.

Bustamante, Mauricio, 2014, L’UNESCO et la culture : construction d’une catégorie d’intervention internationale, du développement culturel à la diversité culturelle, thèse de doctorat inédite en sociologie, Paris, EHESS.

Dargent, Eduardo, 2011, “Agents or Actors?: Assessing the Autonomy of Economic Technocrats in Colombia and Peru”. Comparative Politics, vol. 43, nᵒ 3, pp. 313‑332.

Dezalay, Yves; Garth, Bryant G, 2002, La internacionalización de las luchas por el poder: la competencia entre abogados y economistas por transformar los Estados latinoamericanos, Colección En Clave de Sur, Instituto Latinoamericano de Servicios Legales Alternativos [u.a.], Bogotá.

Dubois, Vincent, 2009, “Towards a critical policy ethnography.: Lessons from fieldwork on welfarecontrol in France”, Critical Policy Studies, 3 (2), pp. 219-237

Dubois, Vincent, 2015, “Cultural Policy Regimes in Western Europe”, en James D. Wright, International Encyclopaedia of the Social & Behavioral Sciences, 2nd edition, Vol 5. Oxford, Elsevier, pp. 460–46 

Gálvez, Alvaro; Grompone Velásquez, Álvaro, 2017, Burócratas y tecnócratas: la infructuosa búsqueda de la eficiencia empresarial en el Estado peruano del Siglo XXI. IEP, Instituto de Estudios Peruanos, Lima.

Harvey, Edwin R., 2014, Políticas culturales en América Latina: evolución histórica, instituciones públicas, experiencias, Fundación SGAE, Madrid.

García Canclini, Néstor (dir.). 1987, Políticas culturales en América Latina, Grijalbo, México.

Lascoumes, Pierre; Patrick, Le Galès, (dir.). 2005, Gouverner par les instruments. Presses de Sciences Po, Paris.

Lipsky, Michael, 1980, Street-level Bureaucracy: Dilemmas of the Individual in Public Services. New York: Russell Sage Foundation.

Lorrain, Dominique (dir.), 2014, Governing Megacities in Emerging Countries. Farnham: Routledge.

Marichal, Carlos; Topik, Steven; Zephyr, Frank, De la plata a la cocaína. Cinco siglos de historia económica de América latina, 1500-2000, Fondo de Cultura Económica, 2017, México.

Müller, Pierre; Jobert, Bruno, 1987, L’État en action, Politiques publiques et corporatismes, PUF. Müller Pierre et Jobert. 1987, Paris.

Poupeau, Franck, 2008, Les ambivalences de la participation communautaire. Autrepart, no 47: 245‑53.

Sabatier, P.A.; Jenkins-Smith, H.C. (dir.), 1993, Policy Change And Learning: An Advocacy Coalition Approach, Boulder: Westview Press, 1993.

Sorá, Gustavo, 2003, Traducir el Brasil: una antropología de la circulación internacional de ideas. Libros del Zorzal.

Thatcher, Marc, 1998, “The Development of Policy Network Analyses From Modest Origins to Overarching Frameworks”. Journal of Theoretical Politics, vol. 10, no 4: 389 416.

Walker, Charles, 1999, Smoldering Ashes: Cuzco and the Creation of Republicanism Peru, 1780-1840, Duke University Press, Durham.
 

Comité scientifique et d'organisation

- Michel BERTRAND, Directeur de la Casa de Velázquez
- Audrey CHÉRUBIN (CEMCA)
- Élise GADEA (IFEA)
- Alejandro GORR (Université de Strasbourg, UBA/IIGG)
- Évelyne MESCLIER, Directrice du IFEA
- Lucie MIRAMONT (IFEA)
- Nicolas MORALES, Directeur des études, Casa de Velázquez
- Arthur MORENAS (IFEA, Institut des Amériques)
- Carmelo PERALTA RIVERO (Centro de Investigación y Promoción del Campesinado, Bolivia)
- Ana María RIVERA MEDINA (UNED) 
- Michelle SALORD LÓPEZ, (CEMCA, Institut des Amériques)
- Frédéric SPILLEMAEKER (EHEHI-Casa de Velázquez)
- Bernard TALLET, Directeur du CEMCA

 

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