#AFM2022
Assia PIQUERAS
ARTS VISUELS - CINÉMA
assiapiqueras.com
CONTACT
#FOUILLE #PAROLES
#CHIMÈRES #HÉRITAGE
M.P.C. ou la double vie prend la forme d’une enquête sur les légendes et les replis d’une filiation, mêlant histoire de la colonisation et anthropologie des images. Assia Piqueras part sur les traces de son arrière-grand-père, M.P.C., orphelin andalou émigré à Lima en 1919, fasciné par l’archéologie précolombienne, devenu sculpteur, architecte et urbaniste proche du régime léguiiste, marié à une femme de la noblesse liménienne, et mort en 1937.
S'écartant de l’histoire officielle, la cinéaste s’intéresse à celle qui n’a jamais été écrite, traversée d’ambiguïtés et de silences. Elle observe la trajectoire de cet homme, sa tentative impossible de formaliser dans son travail, et d’incarner par son mariage, la réconciliation entre deux pays, entre la figure de la ñustaet celle du conquistador, entre l’art précolombien et l’art espagnol. Elle parcourt l’Espagne, caméra en main, pour reconstituer l’enfance et la première vie de M.P.C. Au Pérou, elle recueille les voix de ceux qui se souviennent de la grande maison de Malambito, aujourd’hui détruite, où il vécut sa seconde vie.
Son approche documentaire des espaces, des corps et des archives s’attache à tout ce qui fait fiction. Elle cherche des images, là où la mémoire fait défaut ; des témoignages, là où les images n’existent plus. Dans cet effort de déconstruction, elle creuse la violence d’un héritage, celui du geste occidental lorsqu’il s’acharne à découvrir, à exhumer, à conserver, et finalement, à oublier. Elle envisage la tentation de la fouille à l’aune du refoulement, et interroge la part de déni qui habite le rêve patrimonial de l’artiste, du savant ou du pilleur de tombe.
Assia Piqueras est diplômée du Fresnoy – Studio national des arts contemporains, et du Master Cinéma documentaire & anthropologie visuelle de l’Université Paris-Nanterre. Ancienne élève de l’École normale supérieure, elle a été membre du GRAF (Groupe de recherche en anthropologie filmique).
Elle poursuit son travail d’artiste et de cinéaste de manière transversale, en se frayant des voies à travers les disciplines et les contextes de création. Ses films ne doutent pas de la force des images, mais questionnent leur pouvoir de révélation, et consentent souvent à leur disparition. Façonnés par l’écriture, le terrain documentaire et la recherche plastique, ils assemblent des matériaux tournés et trouvés, tissent des liens entre récits mythiques et contemporains.
En 2019, elle coréalise Car les hommes passent avec Thibault Verneret, en résidence à Moly-Sabata/Fondation Albert Gleizes. Projeté dans plusieurs festivals internationaux (Ji.hlava IDFF, Clermont ISFF, Corsica.Doc, Les Inattendus...), et primé au Festival Filmer le travail, il a bénéficié de l’Aide à la création de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes.
TRAVAUX PRÉCÉDENTS ET RÉCENTS