Le récit à l'épreuve du passé (2) : images d'archives et témoignages

4JULY 2013
Madrid
Workshop

Coord. : Odette MARTINEZ MALER (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Org. : École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid), Académie de France à Madrid (Casa de Velázquez), Centre de Recherches Ibériques et ibéro-Américaines (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Col. : Institut Français en Madrid, Escuela Técnica Superior de Arquitectura de Madrid

Lieu de célébration :
Casa de Velázquez
C/ de Paul Guinard 3
28040 Madrid

Attention : participation uniquement sur inscription.

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El relato a prueba del pasado (2): imágenes de archivos y testimonios

María Luisa ORTEGA GÁLVEZ

25/04/2013 - 01 h 17 min 02 s - Espagnol

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Présentation

Le séminaire portera sur les traces et les mises en forme cinématographiques de l’expérience historique liée aux guerres et aux exils du monde contemporain. Il s’organisera en trois temps, chacun d’entre eux consacré à une question posée par le récit du passé. Il associera des réalisateurs et des chercheurs (historiens du cinéma, sémiologues, esthéticiens) travaillant sur les représentations des conflits et des violences du XXe siècle survenus principalement dans la péninsule Ibérique, essentiellement sous la forme de films documentaires. On s’interrogera sur les différentes écritures de l’Histoire, non réductibles au récit historien, que ces derniers mettent spécifiquement en œuvre. On envisagera les documentaires non seulement comme des documents mais encore comme des objets d’histoire qui constituent, en eux-mêmes, des événements et des agents de l’Histoire. On se demandera aussi quelles mémoires du passé ils construisent et dans quelle mesure ils sont des « lieux de mémoire », des lieux où s’inventent des formes critiques à distance des représentations véhiculées dans l’espace public et médiatique. La perspective adoptée sera diachronique et s’appuyera sur une analyse des formes esthétiques de films. L’objectif est de saisir le rapport des productions documentaires à plusieurs espaces/temps reliés entre eux :

• celui, subjectif, qui s’établit à travers les récits personnels et les témoignages des acteurs de l’Histoire
• celui, social, politique et culturel, traversé de rapports de force mouvants qui façonnent les représentations, les mémoires et les imaginaires relevant non seulement du passé mais aussi du présent commun au réalisateur, au spectateur et aux témoins
• celui, formel, que les réalisateurs construisent à partir de la double nécessité éthique et esthétique qui guide leur pratique et des contraintes médiatiques (les conditions de production et de diffusion) qu’ils doivent négocier.

Le séminaire est constitué d’un cycle de trois journées d’études qui se dérouleront à la Casa de Velázquez les 26 avril, 7 juin et 5 juillet 2013. Les journées d’études seront précédées, la veille, de séances de projection des documentaires étudiés le lendemain, en présence de leurs réalisateurs.

Les langues de travail seront le français et le castillan. Les interventions des chercheurs ou des étudiants de doctorat et de postdoctorat présents, sélectionnées en fonction de leur degré d’implication dans cette thématique ou des thématiques approchantes, seront les bienvenues.

Programme

VENDREDI 26 AVRIL

9h30-18h

FILMER LA PAROLE ET LE CORPS DES TÉMOINS

Comment les réalisateurs filment-ils la parole des témoins ? Comment portent-ils à l'écran la parole et le corps de sujets particuliers mus par des projets politiques et empreints d'émotions, de souvenirs et d'imaginaires singuliers ? Comment tentent-ils de transmettre à l’écran le récit d’une expérience sensible de l’Histoire (en particulier celle de la violence assumée et subie) qui donnerait à voir et à entendre ce que le discours historien ne prendrait pas en charge ? Dans les dispositifs narratifs qu’ils mettent en place, quel rapport ces réalisateurs établissent-ils entre les témoignages et un discours d’expertise historienne qui fait autorité ? Comment articulent-ils ces témoignages filmés avec d’autres documents: archives publiques (policières, militaires, administratives, juridiques) produites par les institutions ou archives privées ? Dans quelle mesure les réalisateurs contribuent-ils à la fabrication des témoignages ? Comment le potentiel d’intervention de ces derniers, qui demeure au-delà de leur fonction d’attestation, est-il désamorcé, amplifié ou provoqué par leurs films ?

Autour de :

La Maternité d'Elne
Frédéric GOLDBRONN
(56 mm, production La Compagnie des Taxi-Brousse, 2002)

Ondas Españolas
Xavier BAUDOIN et Ismaël COBO
(52 mm, production La Huit et L'atelier du bruit, 2011)

En présence de :

María Luisa ORTEGA GALVEZ
Universidad Autónoma de Madrid

Sonia KERFA
Université Lyon II

Frédéric GOLDBRONN

Ismaël COBO

Xavier BAUDOIN
Directeur des études artistiques (AFM-Casa de Velázquez)

Projection intégrale le 25 avril, 14h-17h30
Escuela Técnica Superior de Arquitectura

Sala de Conferencias (bâtiment principal, 3e étage)
C/ Paul Guinard, 1 Ciudad Universitaria
28040 Madrid


VENDREDI 7 JUIN

10h-18h

L'USAGE DES IMAGES D'ARCHIVE

Comment les réalisateurs intègrent-ils, parmi les matériaux visuels montés dans leurs oeuvres, des archives privées ou publiques, des traces photographiques et filmiques ? Comment prennent-ils en compte l’historicité, la matérialité et le caractère affectif de celles–ci, au delà d’un réemploi visant à authentifier la réalité du référent de leur récit ou à créer des effets de vraisemblance ? Comment travaillent-ils les archives pour suggérer que l’histoire n’est pas un trésor à notre disposition mais – comme le dit Jean-Louis Comolli – « qu’elle nous résiste et que les images du passé nous regardent et nous pressent de comparaitre devant elles. » ? On sera attentif aux démarches réflexives qui questionnent les limites de la représentation du passé et mettent en évidence la fragilité de ses traces. Au delà d’une ré-élaboration (colorisation etc..) des images visant à « reconstituer le passé » en donnant
« l’illusion du présent », on s’interrogera sur la façon dont les images d’archives peuvent être retravaillées par des dispositifs narratifs et plastiques qui donnent à voir et à lire leur part non-visible ou leur polysémie.

Autour de :

48
Susana DE SOUSA DIAS
(92 mn, production K-Top-Lintop, RTP, 2009)

Photographie d’un camp le Vernet d’Ariège
Linda FERRER ROCA
(55 mn, production Film d’ici, 1997)

El pasado es el destino
Vincente SÁNCHEZ BIOSCA et Rafael R. TRANCHE
(1h 24 mn, production Filmoteca española, 2011)

En présence de :

Vicente SÁNCHEZ BIOSCA
Universitat de València

Rafael R. TRANCHE
Universidad Complutense de Madrid

Susana DE SOUSA DIAS

Linda FERRER ROCA

Projection intégrale le 6 juin 2013, 16h-20h
Escuela Técnica Superior de Arquitectura

Sala de Conferencias (bâtiment principal, 3e étage)
C/ Paul Guinard, 1, Ciudad Universitaria
28040 Madrid


VENDREDI 5 JUILLET

10h-18h

LES LIMITES DE LA REPRÉSENTATION. LE HORS CHAMP. LA FICTION

Si comme le dit Marie-Josée Montzain, « la vitalité du champ est étayée par son impossibilité à totaliser quoique ce soit », qu’en est-il du hors-champ dès lors qu’il s’agit de mémoire et de transmission du passé ? On s’intéressera à la façon dont certains réalisateurs travaillent dans le creux, à partir d’images fragmentaires ou manquantes et inventent des formes ouvertes susceptibles de donner à imaginer le hors-champ et à penser les limites de la représentation du passé. On s’intéressera aux frontières entre fiction et témoignage, entre fiction et documentaire dans la mesure où tout récit relève d’un « montage » à partir d’un point de vue qui construit une lecture historiquement située, impliquant une configuration de ce qui est donné comme réel. On envisagera le pouvoir fictionnel des images d’archives, utilisées par certains cinéastes au delà de leur fonction de légitimation. On abordera les formes hybrides de « docu-fiction » ou de fausses archives. On s’interrogera sur les façons dont le cinéma opère un travail de re-configuration des récits du passé contre des « fictions consensuelles » (Jacques Rancière).

Autour de :

Les Oiseaux d’Arabie
David YON
(40 mn, production le Miroir, 2009)

La nuit du coup d'État
Ginette LAVIGNE
(57 mn, production les Films du village, INA, 2001)

Buenaventura Durruti
Jean-Louis COMOLLI et Ginette LAVIGNE
(110 mn, production INA, 1999)

En présence de :

David YON

Jean-Louis COMOLLI

Ginette LAVIGNE

Jesús IZQUIERDO MARTÍN
Universidad Autónoma de Madrid

Zoraida CARANDELL
Université Paris Ouest Nanterre La Défense

Projection intégrale des films le 4 juillet, 16h-19h
Escuela Técnica Superior de Arquitectura
Sala de Conferencias (bâtiment principal, 3e étage)
C/ Paul Guinard, 1, Ciudad Universitaria
28040 Madrid

20h-21h30
Institut français de España en Madrid

C / del Marqués de la Ensenada, 12
28004 Madrid

Conditions d’inscription

La participation au séminaire est gratuite, mais soumise
à conditions :

-    Les participants doivent s’engager à assister aux trois séances du séminaire pour une meilleure qualité de la réflexion collective. Le certificat d’assistance ne sera délivré qu’à ceux qui auront participé à tous les séances.
-    Le nombre des participants est limité à 20. Vous recevrez une confirmation d’inscription. Les personnes intéressées doivent remplir la fiche d’inscription avant le 12 avril 2013.
-    Les déplacements et le logement sont à la charge des participants. Le déjeuner de chaque session leur sera offert. La Casa de Velázquez offre, dans la limite des places disponibles, la possibilité de réserver une chambre les nuitées encadrant l’activité, au tarif de 40 euros la nuitée, petit-déjeuner compris : à préciser sur la fiche d’inscription dans le cadre « Observations ».

Pour plus d’information, contacter Mme. Flora Lorente, secrétaire de l’EHEHI-Casa de Velázquez : ehehi@cvz.es


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01/01/1970 - Français