The webinar: Pictures, politics and communication
L’objectif de ce wébinaire est de proposer une réflexion multidisciplinaire consacrée à la communication politique et la médiatisation de l’information à l’époque moderne.
Le wébinaire « Images, politique et communication » propose d’envisager la question de la communication politique et/ou religieuse par le prisme des images et de la théâtralisation, voire monumentalisation, que peut prendre cette communication. L’époque moderne a ouvert la voie à une reproductibilité techniquement maîtisée des images par la gravure et, partant, a suscité une plus grande diffusion des images. Images et textes peuvent dorénavant s’adosser au sein d’un même dispositif visuel permettant d’être utilisé, par exemple, dans le cadre d’un discours pamphlétaire. La longue histoire du rapport à l’image comme instrument au service d’instances politique oblige, en outre, à dépasser la supposée exceptionnalité de l’ère des média de masse. Les images, avec les modèles figuratifs qu’elles peuvent déployer, sont de puissants outils de constructions d’imaginaire dont la rémanence peut encore s’observer au 21e siècle. Au-delà des images et des textes, la théâtralisation voire la monumentalisation de fêtes et spectacles à l’époque baroque témoigne du caractère politique et religieux de ces moments de communication. La création d’espaces-temps singuliers, extraordinaires, passe par des dispositifs éphémères qui appellent souvent à la mobilisation de tous les agents politiques d’une ville, par exemple.
Session 3 : La manifestation d’une évidence d’État. Pouvoirs de l’écrit dans l’iconographie des XVIe-XVIIe siècles en Europe
Jérémie Ferrer-Bartomeu (Université de Genève / Université de Neuchâtel)
Historien des pouvoirs aux XVIe-XVIIe siècles en Europe, Jérémie Ferrer-Bartomeu s’intéresse aux administrateurs chargés de l’écrit politique et à leurs pratiques transnationales, en période de guerre civile et de conflits géopolitiques de forte intensité. Il porte mon attention sur la matérialité du travail des bureaux européens, la circulation et l’hybridation des savoirs et des modèles politiques entre puissances alliées et adverses, la culture administrative des secrétaires et l’histoire des représentations, notamment iconographiques, des pouvoirs politiques à l’époque moderne. Il s'interroge ainsi sur la fabrication et la diffusion des normes à partir des bureaux des secrétaires d’État des autorités publiques, en étant particulièrement attentif à leurs outils de travail, leurs procédures, la circulation de leurs écrits. Il envisage les bureaux et la documentation à la disposition d’administrateurs d’un type nouveau comme chaudron d’une nouvelle gouvernementalité administrative, en période de dissensus politico-religieux de forte intensité. Ses projets post-doctoraux portent sur l’histoire culturelle de l’État et de ses administrations, en empruntant aux problématiques de l’anthropologie de l’écriture, aux questionnements issus du tournant archivistique et aux méthodes forgées et popularisées par les humanités numériques.