En 1763, l'Espagne n'est plus en mesure de défendre seule La Havane. Désireuse de développer une économie coloniale, elle négocie une réforme politique et économique avec les élites locales. Ces élites, encouragées à participer activement et financièrement à la défense de l'Île, reçoivent en contrepartie certains avantages, notamment pour favoriser la production du sucre de canne. La monarchie suscite une compétition pour l'obtention de titres de Castille et gagne ainsi la fidélité d'une quarantaine de familles. Rapidement, ces familles de planteurs enrichis, qui forment la saccharocratie, deviennent de formidables alliées de la Couronne espagnole et s'avèrent, à Cuba, des partenaires incontournables. Dans les années 1820, bien que ces aristocrates soient de plus en plus fragilisés par leur endogamie et par la concurrence des commerçants, ils seront un frein à l'évolution de Cuba vers l'indépendance.
Sumário
Préface de Michel Bertrand
Introduction - La prosopographie et l'informatique au secours d'une élite oubliée
LA SACCHAROCRATIE HAVANAISE
I. - Données naturelles et historiques de la formation de l'élite
II. - Une élite sucrière
III. - Perpétuation sociale et politique de la saccharocratie
LA CONSTRUCTION DU BASTION HAVANAIS (1763-1808)
IV. - La consolidation de l'élite créole
V. - Le contrôle de l'élite créole par le roi et ses représentants
VI. - L'influence de l'élite havanaise
LA RÉSISTANCE DU BASTION HAVANAIS (1808-1838)
VII. - Les élites havanaises dans la tourmente révolutionnaire (1808-1814)
VIII. - De la réaction absolutiste à la nouvelle révolution libérale (1814-1823)
IX. - L'aristocratie havanaise entre déclins et brillantes contre-attaques (1824-1838)
Conclusion. - La palma real
Annexes
Resenha
American Historical Review
V. 91 n. 4, 2010
Goncalvès has written an excellent, well-researched book in which he proposes a new argument based on an intelligent and laborious methodology.
Christoph Rosenmüller