Un historien du monde romain provincial se penche sur son métier. De son laboratoire hispanique, il retrace un panorama des définitions et enjeux de l'historiographie passée et présente, et observe les mutations d'une discipline dont l'érudition était le fleuron, examinant avec soin les modèles interprétatifs, modernistes, et leurs liens avec les témoignages, les méthodes et les constructions intellectuelles sur l'écriture de l'histoire. Conçue comme un voyage librement choisi à travers les sources, la réflexion montre que les documents ont changé et que leur interprétation est devenue un moment essentiel de l'élaboration. Car l'histoire n'est pas une science mais ne relève pas non plus de l'opinion : elle ne saurait donc prétendre à un discours uniformisé. Seul l'historien est maître de la synthèse.
Table des matières
Avant-propos
Chronique d’une histoire annoncée
Le beurre et l’huile
Pierres qui parlent et ne parlent pas
Hadrien sans Italica
Dans l’atelier de Clio
Nouveaux chemins ?
Épilogue : Espagnes romaines au fil des temps
La presse en parle
Cahiers d'histoire
127 | 2015 [mis en ligne le 17 mai 2015]
Ce dense essai historiographique revient sur sa propre histoire (ou sa mémoire), ses souvenirs de chercheur sillonnant la péninsule ibérique, ainsi que sur les bouleversements du paysage intellectuel de l'histoire en général, et de l'histoire ancienne en particulier, pour aboutir non à un modèle ou à un programme, mais à une perspective, un point de vue sur la pratique de l'historien, et la difficulté, mais aussi le bonheur, d'écrire l'histoire aujourd'hui. [...] L'essai de Patrick Le Roux constitue un jalon essentiel pour intégrer une réflexion sur l'écriture de l'histoire du monde romain dans toute la sphère historique, et dans le panorama plus large des sciences humaines. Il mérite une lecture attentive de quiconque souhaite prendre du recul dans son analyse du passé.
Xavier Colin
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