Réunis à la Casa de Velázquez (Madrid) du 11 au 13 avril 2005, les auteurs de ce volume proposent de lire l’histoire de la guerre sainte de façon moins linéaire que de coutume, en acceptant les ruptures, les discontinuités et les nombreux aménagements qui ont été rendus nécessaires par les usages multiples, contradictoires et parfois concurrents de cette notion. A partir d’un fonds commun de principes, surgis à la charnière de l’Antiquité et du Moyen Âge, contenus dans les traditions politiques et religieuses des royaumes chrétiens, l’idée de guerre sainte a été périodiquement ravivée et chaque fois reconstruite à la mesure des besoins de ceux qui la sollicitaient et de leur environnement historique. Elle s’est aussi enrichie. L’appel de Clermont qui suscita la Première croisade et conduisit à la conquête de Jérusalem par les Latins ne marque pas la fin de cette histoire. Certes, il devient sans doute impossible, à partir de 1095, d’échapper au modèle romain de guerre sainte, d’autant plus qu’au XIIe siècle, l’institution pontificale accapare progressivement les mécanismes de sanctification et de pénitence. Néanmoins, tout au long de la période médiévale, le référent pontifical (la croisade) n’est jamais figé et il demeure accessible à tous les aménagements au bénéfice de ceux, rois et princes d’Occident, qui s’en réclament. En admettant la diversité de la notion de guerre sainte et en croisant les regards portés sur lui, les spécialistes dont les contributions se trouvent ici rassemblées participent de façon importante au renouvellement d’un domaine de recherche qui a été le théâtre, depuis quelques années, de grandes controverses.
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Regards croisés sur la guerre sainte
Guerre, religion et idéologie dans l'espace méditerranéen latin (XIe-XIIIe siècle)
Philippe Josserand, Daniel Baloup (éd.)