Coord. : Nicolas SIMON (EHEHI-Casa de Velázquez, MIAS / Marie Sklodowska Curie)
Org. : École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid), Madrid Institute for Advanced Study, H2020- Actions Marie Sklodowska Curie
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Le Webinaire Imprimés officiels à l'époque moderne
L’invention de l’imprimé a permis aux autorités politiques de l’époque moderne d’avoir un nouveau moyen de communiquer les décisions qu’elles prenaient. Cette situation n’est pas exempte de paradoxe. Alors que les autorités politiques et ecclésiastiques se sont appropriées ce moyen pour communiquer leurs décisions, elles ont aussi été enclines à considérer l’imprimé comme dangereux. L’utilisation de l’imprimé par les autorités politiques à l’époque moderne soulève un nombre considérable de questions et ouvre la voie à de nombreuses recherches à la fois en histoire du livre et de l’imprimé, que dans le domaine de l’histoire politique, l’histoire institutionnelle ou l’histoire du droit.
L’objectif de ce wébinaire international est de mettre en lumière les multiples usages de l’imprimé par les autorités politiques aux 16e et 17e siècles. Ce sera aussi l’occasion de montrer les articulations importantes entre oralité, écriture et imprimé à cette époque.
Session 2 : Les premières lois imprimées. Étude des actes royaux imprimés de Charles VIII à Henri II (1483-1559)
Xavier Prévost (Université de Bordeaux)
La promulgation croissante de lettres patentes en France à la Renaissance est l’une des manifestations connues de l’affermissement du pouvoir monarchique. En revanche, l’impression de ces textes à partir de la fin du XVe siècle a peu intéressé l’historiographie, alors que cette nouvelle pratique a eu des répercussions tant sur le marché du livre juridique que sur le processus législatif.
L’initiative de ces impressions revient d’abord aux imprimeurs-libraires, mais les institutions monarchiques s’aperçoivent rapidement des bénéfices d’une telle reproduction et amorcent la régulation de ce marché par l’attribution de privilèges de librairie. La protection ainsi accordée se double du contrôle d’une activité qui touche à une prérogative essentielle du roi : faire loi.
Cette prérogative subit en retour l’impact de ce phénomène. Si le cas des originaux imprimés retient en particulier l’attention, la très grande majorité des pièces imprimées demeure néanmoins constituée de copies privées à destination d’un public de juristes et d’érudits. L’intensification de l’impression des lois à partir du règne de François Ier permet alors le développement d’un mode non institutionnel de diffusion et de conservation grâce à la formation de collections d’actes royaux imprimés, qui constituent encore aujourd’hui une ressource inépuisable pour la connaissance de la législation monarchique.