Coord. : Cyril Isnart (IDEMEC UMR 7307 Aix Marseille Université-CNRS), Jacques Alexandropoulos (Université Toulouse-Jean Jaurès), Juan Blánquez (Universidad Autónoma de Madrid)
Institutions organisatrices et partenaires : Réseau euro-méditerranéen RAMSES, A*MIDEX, Aix-Marseille Université, Universidad Autónoma de Madrid, Campus de Excelencia UAM-CSIC, Ministerio de Educación, Cultura y Deporte, LabexMed, Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (USR 3125, Aix-en-Provence), Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (UMR 7307 Aix-Marseille Université-CNRS), École des hautes études hispaniques et ibériques (Casa de Velázquez, Madrid), École française de Rome, Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (Tunis), Centre Jacques Berque (Rabat), Institut français du Proche Orient (Beyrouth), Institut français de Madrid, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Marseille) Inscription obligatoire
Lieu de la manifestation :
Casa de Velázquez
C/ de Paul Guinard, 3
28040 Madrid
Présentation
Les dégradations violentes qui ont touché certains éléments culturels ces dernières années en Méditerranée soulignent, pour les sociétés contemporaines, la vulnérabilité des monuments, des archives ou des cultures que les États, les organisations intergouvernementales ou les groupes associatifs ont voulu protéger sous les auspices du patrimoine culturel. Elles démontrent également que les critères d’historicité, d’exemplarité et d’authenticité, que la science ou les institutions culturelles utilisent pour distinguer ce qui doit être conservé, ne sont pas nécessairement partagés. Le patrimoine culturel peut ainsi entretenir des conflits qui opposent des conceptions du passé et des enjeux moraux entre différents projets politiques, qui orientent sensiblement le futur des sociétés.
Pour autant, le champ des études sur le patrimoine montre que si la destruction du temple de Bel à Palmyre fonctionne bien comme un nouveau signe d’alerte des dangers qu’encourt le patrimoine en temps de guerre, la conscience patrimoniale s’est toujours nourrie d’une révélation des risques, de l’altération, de la disparition ou de la perte des biens, des rituels ou des savoirs qui devaient donner sens aux générations présentes et futures. Les sociétés des rivages méditerranéens fournissent de nombreux exemples de telles dynamiques, en tant que lieu de découverte, de circulation, d’échange des traces et des témoignages des civilisations diverses qui ont toujours été en contact.
L’enjeu est alors double : d’une part, en reconnaissant la présence de la crise comme concept structurant du champ du patrimoine, il s’agit d’en dégager les modalités et les effets dans les pratiques et les discours, depuis les prémices historiques des usages du passé jusqu’aux expériences contemporaines internationales ; d’autre part, si le patrimoine culturel constitue bien un régime d’historicité singulier, il devient alors possible de décrire dans quels types de rapport au temps et au sens de l’histoire les sociétés et les groupes locaux s’inscrivent lorsqu’ils développent des activités patrimoniales. Penser le patrimoine culturel comme une représentation du temps nous permet alors de dépassionner les réactions vives qui suivent les destructions spectaculaires et d’écrire une histoire, une anthropologie ou une géographie plus sensibles et plus sereines des investissements, positifs ou négatifs, collectifs et individuels dont le patrimoine culturel – ou ses formes passées – est porteur depuis plusieurs siècles.
Les thématiques sont alors nombreuses et peuvent s’appliquer à plusieurs contextes méditerranéens historiques et géographiques :
- les usages du passé comme représentation du présent et du futur,
- les narrations de la crise patrimoniale et de ses résolutions,
- les sélections des témoignages et leur mise en crise patrimoniale,
- les alliances pragmatiques et les concurrences idéologiques autour des discours de crise,
- l’articulation entre récits politiques, doctrines religieuses et usages du patrimoine culturel,
- les basculements entre régimes politiques et leurs effets sur le patrimoine culturel, notamment juridiques, économiques et administratifs,
- les comparaisons entre ensembles régionaux et nations et/ou entre groupes minoritaires à l’intérieur des États.
Encadrants
- Cyril Isnart (IDEMEC UMR 7307 Aix Marseille Université-CNRS)
- Jacques Alexandropoulos (Université Toulouse - Jean Jaurès)
- Juan Blánquez (Universidad Autónoma de Madrid)
- Nathalie Cerezales (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
- Patrick Naef (Université de Genève)
- Mercedes Volait (CNRS, USR 3101, InVisu / INHA, Paris) Ç
- Florent Molle (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Marseille)
- Colette Zytnicki (Université Toulouse - Jean Jaurès)
- Caecilia Pieri (IFPO, Beyrouth)
- Pedro Antonio Martínez Lillo (Universidad Autónoma de Madrid)
Organisation
L’École thématique se déroulera sur cinq journées de travail en présence de spécialistes reconnus de cette thématique. Elle comprendra trois conférences, trois ateliers de lectures, six ateliers de discussion des travaux, une soirée débat accueillie par l’Institut français à Madrid et une visite de l’Instituto del Patrimonio Cultural de España.
L’École thématique privilégie les interventions des doctorants et jeunes docteurs en leur accordant une heure pour la discussion de leurs travaux, en binôme, durant des ateliers de deux heures, coordonnés par deux encadrants et divisés en trois parties : 30 minutes de communication, 20 minutes de commentaire par un étudiant et 10 minutes de retour par un encadrant.
De plus, les ateliers de lecture (3 textes par jour, présentés, discutés et commentés collectivement par 2 groupes de 12 participants et 2 encadrants) permettent d’ouvrir leur horizon bibliographique et de s’exercer au commentaire critique. Il est prévu de publier sur le blog des ATED du réseau euro-méditerranéen RAMSES (https://docramses.hypotheses.org/) les contributions des étudiants sous forme de billets individuels ou collectifs.
Cette École thématique prévoit l’accueil de 24 participants, doctorants et post-doctorants, issus des Sciences Humaines et des Sciences Sociales. Le terrain de recherche des candidats, quelle que soit leur provenance géographique, devra porter sur l’Europe du sud, le Maghreb ou le Proche-Orient. Une attention particulière sera cependant portée aux candidats provenant d’institutions membres du réseau RAMSES et du périmètre LabexMed.
Conditions pratiques
Les dossiers de candidature peuvent être soumis en français, espagnol et anglais. Ces trois langues seront également les langues de travail de l’École thématique.
Les organisateurs offrent à tous les participants qui ne résident pas à Madrid le logement en chambre double partagée à la Casa de Velázquez, ainsi que les petits-déjeuners et les déjeuners. Les frais de déplacement et les dîners sont à la charge des participants.
Des bourses de mobilité d’un montant de 200 euros pourront être accordées sur simple demande et après examen du dossier du candidat par les organisateurs.
Date limite d’inscription : 26 janvier 2017 – 17h heure de Madrid
Accéder au formulaire en ligne
La sélection des 24 participants à l’École thématique se fera en fonction du dossier académique du candidat, de son profil de formation et connaissance des langues.
Nous donnerons priorité aux candidats qui sont en cours de leur thèse doctorale ou travaux de recherche postdoctoraux dans les champs qui seront traités dans l’atelier. Pour cela, ils devront présenter un texte de motivation en expliquant leur motif d’inscription (500 mots maximum).